Michel Godet, Odile Jacob, 336 pages, 20 euros.

La crise n’a fait que renforcer le pessimisme hexagonal, un des particularismes de l’exception française. Pourtant, selon Michel Godet, il suffit de regarder l’augmentation du PIB, de l’espérance de vie et du bien-être général au cours du demi-siècle passé pour voir que ce défaitisme n’est pas justifié dans les faits.

Certes, la croissance reste molle et les problèmes multiples, à commencer par l’endettement du pays et le taux de chômage. Certes, les écarts de revenus entre les riches et les pauvres ou même avec les classes moyennes ne cessent de se creuser. Mais alors que la France d’en haut patauge dans le marasme de solutions institutionnelles peu probantes, la France d’en bas et des régions se retrousse les manches et fait preuve de dynamisme. Ce bel optimisme que l’auteur tente d’opposer à la morosité ambiante est loin d’être béat : beaucoup reste à faire pour intégrer les exclus et les précaires, soulager le pays d’une dette étouffante, conduire une politique d’immigration cohérente, sachant que l’immigration est non seulement incontournable mais encore indispensable.

Cependant, en s’appuyant sur des exemples concrets d’hommes et d’entreprises qui innovent au quotidien, Michel Godet préfère voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Et les principes à partir desquels raisonne l’auteur s’inscrivent bien sagement pour leur part dans la doxa néolibérale.

Michel Godet est professeur au Cnam, titulaire de la chaire de prospective stratégique.