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Les pratiques

Echanges de savoirs à l’hôpital du Puy-en-Velay

Les pratiques | publié le : 29.03.2011 | VÉRONIQUE VIGNE-LEPAGE

A l’hôpital Emile-Roux du Puy-en-Velay (Haute-Loire), des salariés enseignent leurs savoir-faire à des collègues d’autres services.

Des salariés enseignant leurs savoir-faire à des collègues : c’est l’idée de Christophe Martinat, DRH à l’hôpital Emile-Roux du Puy-en-Velay (43), qui emploie 1 400 collaborateurs non médicaux et 160 praticiens médicaux. « En 2008, une infirmière a sollicité un financement complémentaire pour une formation réalisée à titre personnel de thérapie par le rire. En échange de notre accord, je lui ai demandé de monter des ateliers sur ce thème après sa formation pour les au­tres salariés », explique le DRH.

Créer du lien

Une dizaine de personnes ayant été intéressées par ce moment de relaxation proposé par une collègue, l’idée des ateliers d’échanges de savoirs a fait son chemin : « La réorganisation en pôles de notre hôpital public a aboutit à une segmentation accrue, commente Christophe Martinat. A cela s’ajoute un renouvellement important des équipes. Il fallait recréer du lien. »

Le DRH sollicite alors Thierry Roche, cuisinier, pour monter des “ateliers gourmands” : « Je l’ai fait avec une diététicienne, car cela aurait été trop lourd pour moi seul », témoigne ce dernier. Depuis, personnels administratifs, techniques et du soin se retrouvent, après leur journée de travail – sans rémunération ni droit à récupération –, pour apprendre, pendant trois heures, à confectionner verrines ou macarons, avant de les déguster. « C’est très convivial », assure Thierry Roche. « Quand j’ai vu un médecin repartir fièrement avec sa bûche au chocolat, j’ai compris que le projet avait pris ! », lance le DRH.

D’autant que les participants découvrent à cette occasion les locaux et les contraintes (normes d’hygiène, etc.) de la cuisine, ce qui facilite ensuite les relations : « Nous passons de moins en moins de temps à expliquer en interne qui fait quoi », ajoute Christophe Martinat. Devant ce succès, un second binôme d’animateurs s’est constitué et, aujourd’hui, 493 stagiaires ont participé à 43 “ateliers gourmands”.

Autre thème, l’électricité : 43 personnes ont déjà, en 5 séances, appris auprès d’électriciens des services techniques comment installer une prise ou remplacer chez eux d’anciens appareillages. Ces ateliers se déroulent dans un ancien bâtiment légèrement réaménagé pour l’occasion.

Mise en lumière de métiers peu valorisés

Au garage, un technicien a, lui, lancé des séances “maintenance automobile” : vérification des niveaux, changement de roue… Quinze personnes ont participé à trois de ces ateliers et, grâce à l’émulation qui s’est instaurée, d’autres thèmes sont à l’étude : en cuisine toujours, mais aussi espaces verts, peinture. « Ces formations sont un temps de décompression, mais aussi une mise en lumière des métiers souvent peu valorisés en milieu hospitalier », estime Christophe Martinat.

Sept animateurs rémunérés

Les sept animateurs sont rémunérés par l’unité interne de formation à 24,70 euros de l’heure. Quatre heures par atelier sont comptées pour inclure la préparation et la clôture. Les seuls autres coûts concernent l’achat de matériels spécifiques… soit 2 140 euros ! Autant dire rien pour « des relations interprofessionnelles et interservices simplifiées et une meilleure circulation de l’information », se félicite le DRH de cet hôpital, qui a reçu la mention spéciale du prix décerné par l’Association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier.

Auteur

  • VÉRONIQUE VIGNE-LEPAGE