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Les pratiques

Des employeurs offrent les frais d’université pour attirer les jeunes diplômés

Les pratiques | publié le : 29.03.2011 | STÉPHANIE SALTI, À LONDRES

KPMG ainsi que le laboratoire pharmaceutique GlaxoSmithKline ont annoncé leur intention de payer les frais universitaires de leurs jeunes recrues. Une initiative visant à assurer leur attractivité, alors que le gouvernement a annoncé le triplement du plafond des frais universitaires à partir de la rentrée 2012.

Les grandes entreprises britanniques veulent attirer et fidéliser les meilleurs diplômés de l’université. Le laboratoire GlaxoSmithKline, l’un des plus grands employeurs outre-Manche, a ainsi annoncé son intention de payer l’ensemble des frais universitaires de ses jeunes recrues indépendamment de leurs diplômes – pharmacie, sciences, mais aussi économistes et avocats.

L’entreprise, qui souhaite procéder cette année au recrutement d’une centaine de jeunes diplômés, a estimé le coût de cette initiative à quelque 3 millions de livres par an (3,5 millions d’euros). En contrepartie, les jeunes diplômés s’engagent à rester un minimum de deux ans au sein de l’entreprise, après que les frais universitaires ont été payés.

Financement et versement d’un salaire

Le cabinet de conseil et d’audit KPMG a également manifesté cette même volonté, en lançant un tout nouveau programme sur six ans en collaboration avec les universités de Durham, Exeter et Birmingham : la société s’engage ainsi à financer un diplôme universitaire, une qualification professionnelle d’expert-comptable ainsi que les frais d’hébergement des étudiants sélectionnés. Au cours des quatre premières années, période d’obtention du diplôme universitaire, le cabinet conseil versera aussi un salaire de 20 000 livres (23 000 euros) aux étudiants.

Avant même que le processus de sélection ne commence, ce programme a d’ores et déjà suscité l’intérêt de plus de 5 000 candidats, alors que le nombre d’élus ne devrait pas dépasser les 40 par université partenaire. Sur le moyen terme, ce programme devrait assurer le recrutement de la grande majorité des stagiaires spécialisés en expertise-comptable au sein du cabinet d’audit et de conseil.

Ces initiatives interviennent alors que le gouvernement britannique a adopté en décembre dernier un projet de quasi-triplement du plafond des frais universitaires annuels à un maximum de 9 000 livres (10 470 euros) à compter de 2012. Et, si certaines universités ont décidé de ne pas dépasser le seuil des 6 000 livres par an, d’autres, à l’image de l’Imperial College à Londres ou encore de l’université d’Exeter, ont fait savoir qu’elles porteraient les frais d’inscription à la limite maximale autorisée. Cette hausse des frais universitaires coïncide avec la réduction à hauteur de 80 % des dotations publiques à l’enseignement.

Recruter les meilleurs diplômés

Par ces programmes, GSK, KPMG, et sans doute d’autres à venir, souhaitent s’assurer du recrutement des meilleurs diplômés possibles tout en garantissant une diversité des profils : « Les entreprises se concentrent depuis toujours sur les meilleurs diplômés de l’université, explique Paul Drew, directeur du marketing du cabinet de recrutement spécialisé dans les diplômés de l’université Pareto Law. Des études menées par notre société ont montré que les employeurs de diplômés fraîchement sortis de l’université parvenaient à recouvrer 20 fois le coût de l’emploi des diplômés au cours de l’ensemble d’une carrière professionnelle. »

Signe, donc, que la prise en charge des frais universitaires par les entreprises peut se révéler un excellent investissement sur le long terme.

Auteur

  • STÉPHANIE SALTI, À LONDRES