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Enquête

Prendre le temps d’une transition progressive

Enquête | publié le : 29.03.2011 | E. S.

Dans cette filiale du groupe minier Eramet, la fermeture du site de Gennevilliers a été annoncée six ans à l’avance. Un temps mis à profit pour organiser les mutations, tout en maintenant l’activité sur le site.

Une centaine de salariés ont déjà quitté le site francilien de Gennevilliers depuis l’annonce en 2006 de la fermeture du site, programmée en 2013. Des 126 personnes encore présentes et touchées par la suppression future de leur poste, la moitié partira en retraite d’ici là, et l’autre moitié devra être reclassée. « Parmi ceux-ci, 50 % devraient aller vers des mobilités internes », avance Jean-Baptiste Iweins, DRH et directeur du site. Les autres devant être accompagnés par un cabinet pour leurs projets externes.

A ce jour, 63 personnes, essentiellement des commerciaux, ont retrouvé un poste dans le groupe, la plupart en région parisienne. Reste à organiser la mobilité des salariés de la production, qui ne pourra guère se faire qu’en province. Le DRH accompagnera une dizaine de salariés visiter les sites d’Issoire et des Ancizes, dans le Puy-de-Dôme. « Ces visites de 48 heures se déroulent sur le temps de travail. Le salarié rencontre la DRH du site, la maîtrise et le chef de service. » Si la mobilité est validée, une deuxième visite en famille est organisée.

Cela suffira-t-il à susciter des envies ? Jean-Baptiste Iweins reste confiant. « Les salariés partis en région ont renvoyé des témoignages positifs à leurs collègues de Gennevilliers. Du coup, cela suscite de l’intérêt pour ces sites. »

Réduction des écarts de salaires

L’accueil sur place a été un des points de vigilance des partenaires sociaux : « Lors du précédent PSE, en 2003, les salariés reclassés ont été accueillis comme des chiens dans un jeu de quilles, témoigne Christian Grange, délégué syndical central FO. Tout le monde a pris conscience qu’il ne fallait pas que cela se reproduise. La direction générale a clairement dit que la fermeture du site devait se faire proprement. Du coup, les règles du jeu sont respectées. »

Pour éviter les différences de salaires trop importantes entre les salariés reclassés et les “locaux”, dont la rémunération est de 15 % à 20 % inférieure, un système de réduction progressive des écarts est mis en place : « Une partie de l’écart est indemnisée au départ, l’autre partie transformée en prime réintégrée dans le salaire en trois ans. La rémunération restera toujours légèrement supérieure mais, entre-temps, celle des employés locaux sera revalorisée », explique Jean-Baptiste Iweins.

L’organisation progressive des reclassements a obligé Aubert & Duval à « gérer une transition complexe, pour répondre aux besoins des sites d’accueil, mais en continuant à produire sur Gennevilliers jusqu’en 2013 ». Du coup, « quand un salarié préfère être muté rapidement, nous le remplaçons par un CDD ou un intérimaire. Parfois même par une embauche en CDI, prévoyant une mobilité en 2013. Cette solution permet à de jeunes débutants de faire leurs armes sur un poste temporaire, et d’être plus compétents lors de leur prise de poste définitif sur un autre site. Ils apprécient cette formule, car ils savent que leurs maladresses éventuelles liées à leur apprentissage resteront entre nous… »

Retrouver un poste équivalent

Deuxième cas de figure : le salarié accepte d’être reclassé, mais pas avant la fermeture de son atelier. Dans ce cas, « le site d’accueil prend un intérimaire. Quand ce n’est pas possible, par exemple pour des techniciens supérieurs ou des agents de maîtrise dont nous avons besoin jusqu’à la fermeture du site, nous prenons l’engagement moral de leur retrouver un poste équivalent à cette date. Nous avons de gros besoins sur certains sites comme les Ancizes : il y aura des opportunités ».

AUBERT & DUVAL

• Activité : métallurgie.

• Effectifs : 3 600 personnes (15 000 personnes dans le groupe Eramet).

• Chiffre d’affaires : 645 millions d’euros en 2009.

Auteur

  • E. S.