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Des reconversions examinées paritairement

Enquête | publié le : 29.03.2011 | E. S.

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Des reconversions examinées paritairement

Crédit photo E. S.

La plupart des salariés de Vitry-sur-Seine ont été reclassés en interne, accompagnant la reconversion du site de la chimie vers les biotechnologies. Des espaces de mobilité paritaires ont été mis en place pour opérer ces mutations.

Des moyens, Sanofi-Aventis en a. Et il en a fallu pour éviter la casse qu’aurait pu entraîner le PSE du site de Vitry-sur-Seine (94) annoncé en 2008, et sa reconversion vers les biotechnologies. Un budget formation d’un million d’euros a été mobilisé. Trois ans après, « sur 640 personnes touchées, 200 ont bénéficié de départs anticipés, 325 sont restées sur le site de Vitry, dont environ 150 ont suivi une formation de reconversion vers les biotechnologies. Une centaine d’autres ont changé de site, notamment à Maisons-Alfort, ville voisine, mais aussi en région pour environ la moitié d’entre eux », précise François de Font-Réaulx, le DRH du groupe pharmaceutique en France. Une dizaine de personnes restent à reclasser. Pari quasiment gagné, donc, alors que le PSE court jusqu’en 2012.

Construire un projet

Au cœur du processus de reclassement, deux espaces paritaires ont été mis en place, l’un pour accompagner les mobilités, l’autre les reconversions. Chacun d’entre eux réunissant six salariés volontaires du site – trois représentant la direction et trois désignés par les représentants du personnel – « détachés à temps plein pendant trois ans », souligne le DRH. Douze personnes, formées à la conduite d’entretien et à l’écoute, qui ont joué un rôle de conseillers et de recruteurs internes.

« Les postes ouverts étaient affichés et communiqués aux salariés qui pouvaient se porter candidats. Nous les recevions ensuite en entretien pour les aider à construire leur projet, leur expliquer les contours des postes ouverts et les compétences attendues, raconte Hélène Place, chef de projet issue de la R & D, qui a suivi les projets de reconversion vers les biotechnologies. Comme il y avait plusieurs candidats sur certains postes, nous avons fait la sélection des recrutements. Le choix était fait en concertation avec les conseillers des espaces mobilité-conversion, y compris ceux représentant le personnel, les managers et la direction du site. Il a fallu parfois faire des compromis – sur certains postes, nous avons fait le pari de reclasser des personnes que nous n’aurions peut-être pas choisies hors contexte du plan social. »

Recueil des attentes des salariés

Pour Jean-Marc Burlet, délégué syndical CFE-CGC du site, « ces espaces, innovants, ont permis un vrai travail paritaire. La présence des représentants du personnel a facilité le recueil des attentes des salariés, certains s’exprimant plus librement avec nous ».

Forts de cette expérience, des espaces similaires vont voir le jour à Romainville et à Neuville, où des plans sociaux ont été lancés en 2010. Mais pour Thierry Bodin, délégué syndical CGT, « les possibilités de reclassements dans un groupe qui ne fait que réduire les emplois vont se trouver de plus en plus limitées, surtout dans la recherche et la visite médicale. Entre 2008 et 2013, Sanofi-Aventis aura supprimé plus de 4 000 postes. De plus, quelques salariés de Vitry ont été reclassés sur Romainville et se retrouvent une nouvelle fois touchés par un plan social. »

Tensions locales

Quant aux mutations géographiques, si elles ont pu correspondre, d’après le DRH, à des « choix de vie personnelle » pour certains salariés, elles ont généré quelques tensions locales, affirment plusieurs syndicalistes, liées à des différences de culture, d’âge, et au fait que « les salariés étaient reclassés sur des postes tenus par des CDD ou des intérimaires qui ont ainsi perdu leur emploi », explique Thierry Bodin.

« Quelques salariés sont revenus en arrière, note Jean-Marc Burlet. C’est la dizaine de personnes pour qui nous devons encore trouver une solution. Ce serait dommage d’échouer si près du but. » Il reste encore un an pour y parvenir.

SANOFI-AVENTIS FRANCE

•  Activité : industrie pharmaceutique.

•  Effectif : 24 566 salariés en France.

•  Chiffre d’affaires : 30,384 milliards d’euros en 2010.

Auteur

  • E. S.