La cuvée 20es Trophées du DIF est un peu en retrait par rapport à celle de 2010 : moins de candidats, moins d’innovations. Mais les entreprises primées font tout de même preuve de pratiques au-dessus de la moyenne. Particularité : la vigueur du DIF est plus nette dans les PME primées que chez leurs homologues de plus de 500 salariés.

Chez le minotier des Grands Moulins de Paris, 23 % des 250 salariés ont utilisé leur DIF en 2010, ce qui a fait passer leur taux d’accès à la formation de 72 % à 98 %, et le nombre moyen d’heures de formation de 16 à 32. Les heures de DIF ont été majoritairement réparties entre formations métier (21 %), management (20 %) et langues (32 %). Ce dernier domaine a notamment pris la forme d’un perfectionnement à la langue française pour 12 salariés à hauteur de 30 heures durant l’année. Une politique facilitée par le fait que 96 % de l’effort de financement est supporté par l’Agefos-PME.

A l’inverse, chez Til Technologies, société spécialisée dans la sécurité, 6,5 % seulement du financement DIF est assuré par le Fafiec. Si le taux d’accès au DIF atteint 122 %, c’est parce que plusieurs DIF ont été accordés la même année à une même personne. Ce faisant, le taux d’accès à la formation a bondi de 35 % à 86 % ; 35 % des heures de DIF sont consacrées au développement personnel, dont l’orthographe et la grammaire.

Le cas de DSI est spécifique : il s’agit d’une entreprise adaptée employant 355 personnes, dont la majorité sont handicapées. Le taux de départ en DIF y atteint 30 % en 2010, surtout pour des formations bureautiques financées à hauteur de 31 % par Opcalia. Le jury a salué l’effort de formation fait auprès d’une population souvent délaissée.

Le taux d’accès au DIF chez TNT est encore faible, car seuls 6 % des 4 647 salariés de ce transporteur routier en ont bénéficié en 2010. Mais le jury a mis en avant le dialogue social, et les implications du management et des salariés dans la gestion de la politique de DIF. TNT possède en effet un accord GPEC, un accord d’usage du DIF, mène une importante politique d’information auprès des salariés et des IRP, et met en place le passeport formation. Dans cette configuration, le DIF devrait trouver toute sa place dès cette année.

Chez BCA Expertise automobile, le taux d’accès au DIF reste également faible : seuls 6,5 % des 1 230 salariés en ont bénéficié en 2010 ; 66 % des heures sont consacrées à la bureautique et 31 % de l’effort financier est supporté par l’Opca PL. Mais le taux d’acceptation du DIF par l’employeur depuis la création du dispositif est très important : 131 demandes acceptées sur 137. De plus, le taux de financement de la formation est impressionnant : 7,8 % de la masse salariale en 2010 contre 6,2 % en 2009 ! Là encore, dans cette configuration, le DIF devrait trouver un bon terreau pour s’épanouir.

Avec le chocolatier Valrhona, on retrouve un important taux d’accès au DIF : 18 % des 500 salariés en ont bénéficié en 2010, faisant passer le taux d’accès à la formation de 78 % à 84 % des salariés. Une politique aidée par le soutien de l’Opca Agefaforia, qui a financé 65 % des coûts. Le jury a récompensé la progression régulière du nombre de demandes et d’heures de formation de DIF au cours des quatre dernières années : elles ont plus que doublé.

Enfin, la mairie de la ville de Cugnaux a reçu une mention spéciale du jury, parce que le taux de DIF atteint 10 % parmi les 420 agents municipaux, après trois années seulement de mise en œuvre officielle du DIF dans les collectivités territoriales ; 82 % des heures de DIF sont consacrées à des préparations au concours.