Olivier Vassal, Pearson, 200 pages, 22 euros.

Cela fait maintenant trente ans que la création de valeur est devenue l’unique boussole de l’entreprise. Le contexte de la globalisation a conduit à remettre en cause le compromis fordien qui garantissait un relatif équilibre dans le partage des fruits de la croissance. Il en est résulté une pression accrue sur les salariés et une perte totale du sens de l’équité dans la répartition des bénéfices. Le problème est que le salarié est directement ou indirectement le même individu que le consommateur qui cherche à optimiser son pouvoir d’achat, voire que l’individu actionnaire qui cherche à optimiser ses investissements.

S’il n’appartient pas à l’entreprise mais à l’Etat de réguler les rapports entre ces différentes facettes du citoyen au nom du bien commun, il n’incombe pas moins à l’entreprise d’admettre que sa vraie raison d’être n’est pas le profit mais le progrès.

Le don de soi auquel on invite les salariés au nom des exigences de la compétitivité n’a aucun sens si le seul enjeu est de maximiser les profits de quelques-uns.

Malgré la crise de l’emploi, les salariés ont cessé d’être dupes des sacrifices qu’on leur demande. Selon Olivier Vassal, consultant, le management risque à court terme de devenir insoutenable si cette exigence de sens et de confiance n’est pas satisfaite aujourd’hui à tous les échelons de l’entreprise.

Olivier Vassal est partneret managing director du Boston Consulting Group à Paris et membre du Centre d’étude et de prospective stratégique.