Pierre Chaudat et Renaud Muller, L’Harmattan, 280 pages, 27 euros.

La souffrance est un fait incontestable des nouvelles organisations du travail fondées sur l’autonomie des salariés. A qui la faute ? Aux fragilités psychologiques d’individus de moins en moins structurés, disent les uns, aux organisations elles-mêmes, soutiennent les autres, de plus en plus nombreux.

En dehors de cette question un peu stérile des responsabilités, il est clair que les pathologies du stress peuvent et doivent être considérées de plusieurs points de vue. De celui des individus d’abord, car ce sont eux les premiers impliqués. Du point de vue des organisations ensuite, qui ont à requestionner le management des équipes. De celui de la puissance publique aussi, qui ne peut rester aveugle et sourde à un malaise qui tend à devenir massif, et enfin du point de vue de la société tout entière, qui doit revoir le nouveau rapport collectif aux notions de performance et d’efficacité. Tout semble en effet indiquer que la seule valeur commune reste celle de l’efficacité, ce qui a pour effet de réduire le vivre ensemble à une simple visée utilitaire.

Le temps est venu d’un constat partagé sur les coûts humains, sociaux et financiers de la pression au travail qui accompagne le néolibéralisme. Pierre Chaudat et Renaud Muller, tous deux maîtres de conférences en sciences de gestion à l’université de Clermont-Ferrand, coordonnent cet éclairage multifocal sur l’évolution de la pénibilité au travail.