logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Les pratiques

GSM décentralise sa prévention des risques

Les pratiques | publié le : 08.03.2011 | SOLANGE DE FRÉMINVILLE

GSM Languedoc, qui exploite 9 carrières entre Béziers et Montélimar, a élargi son CHSCT aux responsables des sites de production et multiplié les actions sur le terrain, en s’appuyant sur la Carsat et la médecine du travail.

Dans le BTP, où le risque d’accident est le plus élevé *, le secteur Languedoc de la société GSM fait figure d’élève modèle après deux années sans accident du travail (2009 et 2010). Le groupe Italcementi, qui détient GSM, exige de ses filiales une politique rigoureuse de sécurité, avec à la clé une incitation financière : dans le calcul de l’intéressement, 30 % sont conditionnés par le ”0 accident”. Mais cela ne suffit pas à expliquer les bons résultats en Languedoc.

Pour y parvenir, le producteur de granulats devait surmonter une contrainte majeure : la dispersion de ses 80 salariés sur 9 sites de production, entre Béziers et Montélimar. Il a donc choisi de décentraliser la prévention des risques. Depuis la fin des années 1990, le CHSCT, outil majeur de cette politique, associe aux membres élus réglementaires les 9 chefs de carrière. Ceux-ci peuvent ainsi relayer les messages auprès de leurs équipes et remonter des informations.

Réunions sur le terrain

Pour se rapprocher encore plus des sites de production, une réunion sur les quatre programmées chaque année se tient dans une carrière. « A Salon-de-Provence, nous avons inspecté ensemble les installations et examiné les conditions de travail », indique Pascal Barylo, directeur du secteur Languedoc de GSM.

Au-delà de la réglementation et de l’analyse des accidents ou des presqu’accidents, l’action du CHSCT se veut au plus près du terrain. Après un accident avec une barre à mine, le responsable d’exploitation a été chargé de mener une enquête dans chaque carrière. L’objectif était de comprendre dans quels cas était utilisé cet outil, de sensibiliser les ouvriers à ses dangers et de remplacer la barre à mine par un pic ou un marteau, moins risqués.

Démarches communes

Autre point fort : le contrôleur de la Carsat et le médecin du travail sont associés étroitement à l’ensemble de la démarche. Ils participent aux réunions du CHSCT et à ses actions de prévention. Ainsi, pour limiter les risques de troubles musculo-squelettiques auxquels sont exposés les chauffeurs d’engins dans les carrières, il a été décidé en 2009 de mesurer les vibrations sur ces engins. Le technicien de la Carsat et le médecin du travail ont aidé le CHSCT à interpréter les résultats et à chercher des solutions. Au final, il a été jugé nécessaire de mieux entretenir les pistes et de former les chauffeurs au réglage de leurs sièges.

En 2010, le CHSCT a confié au contrôleur de la Carsat et au médecin du travail un audit sur les conditions de travail des agents commerciaux travaillant dans des bureaux isolés situés à la sortie de la carrière. L’ergonomie du poste a été repensée et les bureaux réaménagés. « C’est une démarche participative, ouverte et constructive, souligne Olivier Springard, contrôleur de la Carsat. Les opérateurs peuvent s’exprimer et sont écoutés. »

Mais qu’en est-il des sous–traitants qui occupent la grande majorité des emplois dans les sites de production et réalisent les opérations les plus risquées (terrassement, minage, etc.) ? GSM fait appel à des entreprises qui ont une politique de prévention des risques, leur impose le même cahier des charges et les associe à ses actions. Résultat en 2010 : un seul accident du travail avec arrêt dans les carrières parmi le personnel sous-traitant.

* Le BTP occupe 8,7 % des salariés mais recense 18,4 % des accidents avec arrêt et 27,2 % des décès (Source : INRS, statistiques du régime général, 2008).

Auteur

  • SOLANGE DE FRÉMINVILLE