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Enquête

Le e-learning, c’est mieux à plusieurs !

Enquête | publié le : 08.03.2011 | LAURENT GÉRARD

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Le e-learning, c’est mieux à plusieurs !

Crédit photo LAURENT GÉRARD

Le e-learning se développe pour répondre aux besoins d’industrialisation et d’individualisation de la formation. Mais les salariés apprenants, peu friands de l’exercice en solo, préfèrent la formation à distance partagée avec les collègues, la hiérarchie ou le formateur.

Où en est le e-learning dans les pratiques de formation des entreprises françaises ? La question se pose, alors que s’ouvre aujourd’hui le salon Elearning Expo, et qu’au salon Ilearning Forum, qui s’est tenu début février, les prestataires de cette modalité pédagogique affichaient des mines plutôt réjouies. Ainsi E-Doceo affirmait avoir terminé 2010 à 3,3 millions d’euros de chiffre d’affaires sur le marché français, alors qu’il en prévoyait 2,7 ; Symetrix confiait être passé de 1,3 à 1,6 millions d’euros en 2010 ; Ingenium-Polytechnicum de Caen témoignait de + 27 % en 2010 et d’un bon début d’année 2011 ; ENI annonçait + 25 % en 2010 ; Demos : + 12 % en 2009 en pleine crise ; Qoveo a doublé son chiffre d’affaires entre 2008 et 2010…

Mais, du côté des salariés consommateurs de e-learning, exprime-t-on le même sentiment de satisfaction ? Sur ce point, l’affaire est entendue : le e-learning passe mieux lorsqu’il est partagé avec les collègues, la hiérarchie, le service formation… Le tout récent sondage Thot Cursus-Formadi sur “les pratiques effectives du e-learning en milieu de travail” constate cette préférence : « Le e-learning sans interactions avec d’autres participants est maintenant déclassé par le e-learning avec interactions sociales et est aussi le plus apprécié. »

E-learning scénarisé et participatif

Les entreprises qui témoignent dans ce dossier ne sont pas passées à côté de ce constat pédagogique majeur. Ainsi, Jean-François Martin, directeur formation groupe de PSA, a pris soin, quand il a pensé son déploiement e-learning à l’anglais destiné à 10 000 salariés, de « mélanger conversation téléphonique, e-learning et surtout ateliers de pratique linguistique entre pairs et salariés ».

De même, Claude Floch, directeur formation et développement des compétences monde de la division Retail and Technology de GFK et concepteur du premier programme e-learning de l’entreprise, a décidé de l’accompagner « de deux stages obligatoires de deux jours pleins, tout aussi importants ».

Bernard Cuvillier, directeur de la formation LCL, partage ce point de vue : « Présentiel et e-learning sont complémentaires. Impossible aujourd’hui de les opposer, encore moins de les dissocier. »

Quant à Michel de Koubé, directeur de la formation de Nissan Europe, il assure que « le e-learning doit être très scénarisé et plus participatif, avec un “avant” et un “après” d’interactions avec d’autres apprenants et pédagogues, car la personne ne doit pas être seule devant son ordinateur ».

Interactions sociales indispensables

Ne pas être seul devant la machine, c’est également ce que conseille Emmanuel Baudoin, enseignant-chercheur en management des ressources humaines à Télécom Ecole de Management : « L’environnement social constitue la clé de l’individualisation des parcours e-learning déployés auprès des salariés, explique-t-il. D’où l’importance des interactions sociales avec le formateur et également avec les collègues et les supérieurs hiérarchiques au quotidien dans le développement des apprentissages. Cela devrait pousser les entreprises à travailler sur un autopositionnement des salariés avant de commencer leur parcours e-learning, et à déterminer l’imbrication nécessaire du e-learning avec d’autres modalités d’apprentissage. » Un bon réflexe à acquérir pour assurer le développement du e-learning dans les années à venir.

L’essentiel

1 Les salariés apprécient de plus en plus les formules de e-learning, à condition qu’elles soient accompagnées d’échanges avec les collègues, la hiérarchie, les formateurs.

2 Un programme e-learning contenant davantage d’interactions sociales est cependant plus complexe à construire et à gérer qu’une e-formation ”simple”.

Auteur

  • LAURENT GÉRARD