Coordonné par B. Lamotte et C. Massit, L’Harmattan, 370 pages, 33,50 euros.

Les partenaires sociaux ont peu de prise sur la précarité de l’emploi, dans la mesure où la syndicalisation concerne essentiellement les salariés stables. Le paradoxe de l’emploi réside aujourd’hui dans le fait que ce sont les CDI qui sont le mieux défendus, alors que les précaires, qui en auraient le plus besoin, sont le moins représentés. Pour tenter de trouver une issue à cette impasse, la CGT et la CFDT de Rhône-Alpes et l’université de Grenoble ont réfléchi ensemble au dispositif qui permettrait de sécuriser les parcours professionnels dans quatre secteurs en progrès dans le paysage économique : le loisir et le tourisme, les services à la personne, la logistique et enfin les pôles de compétitivité. Leur analyse s’appuie sur un examen minutieux des situations d’emplois précaires dans quatre régions d’Europe : Rhône-Alpes, Catalogne, Lombardie et Bade-Wurtemberg.

Le premier chapitre de l’ouvrage permet de mieux cadrer les notions de précarité et de sécurisation des parcours professionnels, les quatre chapitres suivants sont chacun consacré à l’un des secteurs d’activité retenus, tandis que le dernier amorce des solutions et permet de réfléchir sur les pratiques françaises et européennes en matière de dialogue social territorial. Outre le fait que les analyses rigoureuses des auteurs aident à distinguer différents types de précarité relevant de logiques de sécurisation différentes, ils ont aussi l’immense intérêt de quitter l’optique franco-française pour élargir la réflexion au plan européen.