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Les pratiques

États-UnisBCG cultive le mécénat social pour séduire les salariés

Les pratiques | publié le : 01.03.2011 | CAROLINE TALBOT

Le Boston Consulting Group fait une nouvelle fois partie des compagnies « où il fait bon travailler » distinguées par le magazine Fortune. Deuxième cette année, il est depuis longtemps un des piliers de ce classement. Parmi ses atouts : les activités de mécénat social proposées aux salariés.

Victor Chevallier, 30 ans, chef de projet au Boston Consulting Group (BCG), vit depuis bientôt un an au Sénégal. Il y étudie, pour le compte d’Action contre la faim, la meilleure stratégie à mettre en place en Afrique de l’ouest contre la malnutrition. Quels sont les programmes prioritaires ? Dans quels pays les mettre en œuvre ? Travaille-t-on en soutien aux gouvernements ou de façon indépendante ? Ce sont les questions auxquelles il essaie de répondre depuis plusieurs mois, en vivant « une expérience véritablement de terrain », financée partiellement par BCG et Action contre la Faim.

En mars prochain, la parenthèse Action contre la faim sera fermée, il rentrera à Paris et retrouvera son bureau et ses anciens clients, fort des nouvelles connaissances acquises en Afrique, prêt pour sa nouvelle mission au sein de la société de conseil.

« Dans nos gènes »

Ce type de travail “social” très encouragé par la maison mère est une des raisons pour lesquelles BCG figure depuis de nombreuses années au palmarès des 100 meilleures compagnies où il fait bon travailler du magazine Fortune. Et cette année, la société de conseil en stratégie, originaire de Boston et comptant 70 bureaux dans le monde, s’est même hissée au second rang, juste derrière la SSII SAS.

« Le mécénat de compétence est dans nos gènes, explique Nicolas Harlé, directeur associé de BCG à Paris, responsable du recrutement. Et c’est un des arguments clefs pour attirer de nouveaux collaborateurs. Lorsque ses équipes visitent les campus, elles détaillent l’étendue des engagements solidaires de Boston Consulting. » La direction de la société s’est choisi trois champs d’action : santé, pauvreté et nutrition, éducation. Et, tout au long de leurs carrières, les Boston boys and girls peuvent interrompre leur travail usuel pendant un an et prendre un congé sans solde de quelques mois pour travailler dans une association ou se plonger dans une initiative locale, telle la collecte de jouets de Noël.

La flexibilité du travail des consultants, enchaînant des missions de plusieurs mois, permet, en intermission, ces interruptions de carrières très appréciées par les personnels. On boucle une mission en entreprise, on s’inscrit sur un projet d’ONG. Cette stratégie est censée attirer « les meilleurs et les plus intelligents ». Elle donne aux consultants sous pression l’occasion de se régénérer. « Pourquoi accordons-nous autant d’importance à nos équipes ? demande Mel Wolfgang, responsable du recrutement pour l’Amérique. Nous n’avons pas de machines, pas de produits. Notre seul actif, ce sont nos collaborateurs. »

Congé de trois mois

Pour les fidéliser, la société multiplie les gestes. Ainsi, pendant la crise financière, BCG, très sollicité, a beaucoup embauché. « Nous faisons partie des rares entreprises dont les affaires ont crû à ce moment-là », explique Mel Wolfgang. Elle a même proposé aux étudiants américains de commencer leur carrière en travaillant pendant 12 semaines dans un organisme caritatif. Pour les partenaires, salariés présents depuis 10 ans au moins dans la société, on a prévu un congé payé ad hoc de 3 mois, renouvelable tous les 5 ans.

Autre force du cabinet : des prestations de santé généreuses et ouvertes aux partenaires homosexuels des salariés. En outre, un service de conciergerie est aux petits soins et trouvera par exemple en urgence une garderie d’enfants ou un pressing. Bien plus que du marketing, selon la direction. Et suffisant pour convaincre chaque année Fortune d’installer l’entreprise au sommet de son très observé palmarès.

Auteur

  • CAROLINE TALBOT