E & C : Le Comité intersyndical de l’épargne salariale annonce 3,3 milliards d’euros d’encours labellisés socialement responsables en 2010. Est-ce satisfaisant ?

P.-Y. C. : Ce montant démontre que les gammes labellisées par le CIES sont devenues un élément très significatif de l’épargne salariale. Il correspond d’ailleurs à une augmentation des encours de 40 % sur un an par rapport à 2009.

E & C : Comment les fonds labellisés ont-ils passé la crise ?

P.-Y. C. : Plutôt bien. Comme tous les placements en actions, les fonds labellisés actions ont subi une baisse, mais un peu moins accentuée que les autres. Et, malgré un recul des marchés de 40 % environ, nous n’avons pas eu de chute des encours. Il y a même eu un mouvement assez important de repli vers les gammes labellisées, qui proposent toutes des placements diversifiés multi-entreprises, avec au moins un fonds sécurisé et un fonds solidaire.

E & C : Seules 22 % des entreprises choisissent des fonds labellisés. Y a-t-il des réticences ?

P.-Y. C. : Ce sont normalement les partenaires sociaux qui décident. Côté syndical, FO n’appartient pas au comité intersyndical, et ses représentants expriment des réticences, souvent modérées. A la CGT, nous défendons la primauté des salaires sur l’épargne salariale. Mais, s’il y a épargne salariale, nous préconisons l’offre labellisée.

E & C : Comment la CGT invite-t-elle à ce choix ?

P.-Y. C. : Nous faisons connaître l’offre labellisée au niveau national, professionnel, territorial et local. Nous y revenons régulièrement dans notre journal NVO ou nos formations syndicales. Quelques fédérations, comme celles des banques ou de la grande distribution, s’y intéressent en particulier, l’épargne salariale tenant une place importante dans la rémunération globale des salariés de ces secteurs.