Initiative rare dans les grands groupes, L’Oréal a publié un rapport spécifiquement dédié à sa politique de diversité en France. Ce bilan de 34 pages, paru en septembre 2010, synthétise les actions et les résultats obtenus par l’entreprise – pionnière dans ce domaine – en matière de diversité et d’égalité depuis dix ans.

« Nous avons voulu rendre compte de nos engagements auprès de nos collaborateurs, des syndicats et de nos partenaires », explique George-Axelle Broussillon, responsable diversité chez L’Oréal. Le rapport chiffré a ainsi été diffusé par les RH aux 64 500 salariés du groupe dans le monde (dont 12 000 en France), mais aussi aux observatoires de la diversité internes (composés de membres de la direction et des syndicats), ainsi qu’aux 13 associations partenaires de l’opération (IMS Entreprendre pour la Cité, Agefiph, etc.). Plus qu’un simple outil de communication, L’Oréal entend faire de ce document un outil d’évaluation de sa politique diversité.

La méthode a été particulièrement soignée, inspirée en partie par des outils de reporting mis à disposition par la Halde, et en partie par les outils du groupe. A partir de sept grandes priorités (insertion des travailleurs handicapés, mixité des équipes, emploi des seniors, etc.), un comité rassemblant DRH, équipes juridiques et la direction de l’éthique a défini une centaine d’indicateurs (taux de femmes membres du Comex, taux d’accès à la formation des salariés de plus de 50 ans…) afin d’évaluer les résultats.

« Certains indicateurs existaient, mais il a fallu également en créer d’autres avec nos partenaires. Le plus long a été de mettre tout le monde d’accord sur la pertinence de ces critères par rapport à nos objectifs », explique George-Axelle Broussillon. Les données chiffrées ont été “remontées” par le système informatisé de gestion des RH ou par les DRH des entités françaises pour les nouveaux indicateurs.

Les chiffres de ce premier bilan diversité en France se veulent objectifs. Si L’Oréal se distingue concernant le rattrapage des salaires des femmes (l’écart de rémunération entre hommes et femmes ingénieurs passe de 10 % en 2004 à 2,8 % en 2010), des progrès restent à faire concernant le taux d’embauche de travailleurs handicapés, qui atteint 3,7 % des effectifs.

En jouant la transparence, le géant du cosmétique français veut surtout développer cette culture de l’évaluation au sein du groupe. Le modèle de ce rapport devrait ainsi être prochainement étendu à ses filiales à travers le monde.