A la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (CU-MPM), c’est l’alternance politique qui a dynamisé le SIRH. Depuis sa création en 2000, l’établissement public regroupant dix-huit communes partageait un outil spécifique de gestion des RH avec la ville de Marseille, qui en assurait le paramétrage et la maintenance. Au printemps 2008, le nouveau président a décidé de couper le cordon, en dotant la communauté urbaine d’une solution standard lui permettant de piloter, de manière autonome, les carrières et les rémunérations de ses 4 000 agents, ainsi que les indemnités des quelque 160 élus.

Le chantier a été rondement mené, d’autant que la CU-MPM avait déjà fait le premier pas. En 2002, elle avait en effet acquis les licences pour la solution dédiée aux collectivités Astre-RH de GFI Progiciels, mais n’avait pas immédiatement lancé le projet opérationnel pour des raisons d’opportunité de la structure. « En août 2008, nous avons repris contact avec GFI pour mettre en œuvre cet outil, avec un objectif de mise en exploitation de la paie au 1er janvier 2009 », explique la DRH Christine Argent.

Une course contre la montre pour l’équipe projet mixte DRH-DSI, qui a travaillé en étroite collaboration avec la SSII. En quatre mois seulement, il a fallu reprendre et contrôler les données contenues dans l’outil marseillais, et paramétrer les règles de paie de la structure intercommunale. En parallèle, le prestataire a formé une soixantaine d’agents au nouveau progiciel.

« Pour être certains d’être prêts en janvier, nous avons traité la paie en double sur l’ancien et le nouvel outil durant tout le dernier trimestre 2008, afin de pouvoir détecter les écarts », complète la DRH.

La CU-MPM a poursuivi le déploiement de la solution courant 2009 (gestion des temps, de la formation…), en continuant à traquer tous les dysfonctionnements. « Mener ce type de projet en quelques mois est périlleux, le plus délicat restant la mise en œuvre de la gestion administrative du personnel. Une fois ce socle établi, il est beaucoup plus facile d’implémenter des modules complémentaires », estime la DRH, pour qui cette nouvelle solution a permis aux utilisateurs de l’outil de partager un langage commun. En tout, près de 200 personnes – agents de la DRH et correspondants RH de proximité dans les directions opérationnelles – ont accès à la solution, avec différents degrés de confidentialité.

« Nous considérons aujourd’hui que nous maîtrisons les fonctionnalités de base, et nous travaillons maintenant sur d’autres axes. » En projet : l’établissement des budgets annexes (gestion analytique par compétences des charges de personnel), la mise en place de liens dématérialisés avec le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), le bilan social, la GPEC ou encore la simulation de la masse salariale. « Nous n’avons pas validé notre plan de travail sur deux ans. Nous sommes en train de recenser les besoins, mais il nous faut encore définir les priorités », conclut Christine Argent.