Sous la direction de D. Lhuilier, F. Giust-Desprairies, M. Litim, éditions Erès, 260 pages, 25 euros.
Le concept de risques psychosociaux a connu une fortune récente et fulgurante. On parlait autrefois de risques du métier, ou de fatigue liée au travail mais, à partir des années 1980, sont successivement apparus dans le champ du travail les termes stress, harcèlement, insécurité puis, plus récemment, les risques psychosociaux. Le pluriel à lui seul révèle le côté fourre-tout du concept. Que sont les risques psychosociaux ? La liste décrite ci-dessus à laquelle s’ajoutent les dépressions, les suicides… Bref, l’ensemble des manifestations liées à l’augmentation de la pression au travail, qui découle des exigences de rentabilité.
Derrière l’évidence des faits bruts et des données chiffrées relatives à la montée du mal-être au travail, une équipe de psychologues et de sociologues a cherché à comprendre cette notion de risques psychosociaux : à partir de quels présupposés peut-elle rassembler autant de troubles différents et comment fonctionne-t-elle ? Cette analyse critique dénonce le danger qu’il y a à courir trop vite vers des solutions prépensées en termes idéologiques. Pas plus les travailleurs que les organisations n’ont intérêt à simplement désigner des coupables, car ce serait un peu vite oublier que l’activité, même intense, est parfois source d’épanouissement.