Fin novembre, le dispositif Alizé (Actions locales interentreprises en zone d’emploi) a conclu ses journées nationales organisées à Nancy par la signature de deux conventions : une reconduction-extension à Longwy et une implantation à Toul. Ces deux signatures placent la Lorraine parmi les bastions du dispositif instauré par Astrées (Association travail emploi Europe société) voici douze ans, avec cinq antennes en fonctionnement ou en projet.

« Dédié à revitaliser les bassins en conversion ou en devenir, Alizé complète les autres dispositifs d’aide sans en concurrencer aucun », explique Philippe François-Steininger, directeur de la CCI de Meurthe-et-Moselle, qui pilote le dispositif sur l’ensemble de la Lorraine. Les exemples de Longwy, où Alizé fonctionne depuis 2006 sans l’appui de grands groupes, et de Toul, où les partenaires misent beaucoup sur le concours de Michelin, illustrent la diversité des pratiques en matière de revitalisation.

A Longwy, le dispositif s’appuie sur l’association Avenir des entrepreneurs, qui regroupe 70 des plus grosses PME ayant survécu à la tourmente du secteur sidérurgique. Dans ce bassin frontalier du Luxembourg, Alizé a soutenu les projets d’une dizaine d’entreprises de moins de 10 salariés par des aides financières complétées par 80 journées d’apport en compétences, permettant ainsi la création de 77 emplois en trois ans. Arbitrées par un comité d’agrément réunissant les différents financeurs – entreprises, collectivités locales et territoriales et Datar –, les aides, d’un montant moyen de 15 000 euros, se présentent sous la forme de prêts remboursables.

Appelé à se reconstituer au fil des remboursements, le fonds présente un puissant effet de levier. La mise initiale apportée par les entreprises privées est doublée par les collectivités locales et territoriales. La Datar double à nouveau ce montant en comptabilisant à hauteur de 700 euros par jour les journées de soutien apportées bénévolement par les partenaires privés. A Longwy, la convention a ainsi permis de mobiliser 600 000 euros, dont 80 % de fonds publics, et se montera à 1 million d’euros cette année avec son extension au bassin de Briey.

Dans le Toulois, la nouvelle antenne d’Alizé s’appuiera essentiellement sur Michelin, qui a fermé en 2008 l’usine Kléber qui employait 826 salariés à Toul. Si les reclassements confiés à un cabinet privé ont globalement réussi, la Side, filiale de Michelin spécialisée dans la reconversion des sites industriels, n’est parvenue à créer que 60 % des 900 emplois promis dans le bassin.

Au sein d’Alizé, l’industriel apportera à lui seul les deux tiers des 150 000 euros accordés par les entreprises privées et prévoit de mettre à la disposition des PME du bassin des cadres bénévoles dans l’ensemble de ses compétences, du marketing aux ressources humaines.