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Enquête

Faire plus que le minimum légal !

Enquête | publié le : 08.02.2011 | C. F.

Dans leurs accords conclus en 2010, Safran et Arcelormittal se sont aventurés sur les six domaines prévus dans le décret seniors, qui proposait aux entreprises de n’en retenir que trois.

Safran et Arcelormittal ont en commun leur forte proportion de salariés seniors. Chez Safran, les plus de 50 ans représentent 32 % des effectifs et les plus de 55 ans 14 %. La proportion est encore plus importante chez Arcelormittal : 40 % de plus de 50 ans et 25 % de plus de 55 ans. Les accords signés chez l’un et l’autre visent à maintenir le taux de seniors à l’horizon 2013. « Notre histoire a été marquée par des départs massifs en préretraite, rappelle Jean-Pierre Mullié, directeur coordinateur des RH d’Arcelormittal France. Nous avons compris l’importance des compétences des plus âgés et la nécessité d’organiser la transmission des savoirs. » L’accord d’Arcelormittal a même ajouté un objectif modeste de 2 % d’embauches de plus de 50 ans. « Chose étonnante, la mobilisation du management autour de l’accord nous a permis dès la première année d’atteindre un taux de 9 % », se félicite Jean-Pierre Mullié.

La particularité de l’accord Safran est de traiter frontalement la question de l’amélioration des conditions de travail. Un médecin du travail produit un rapport annuel global consacré en partie aux salariés âgés de 50 ans et plus. « Présenté à la commission de suivi de l’accord, ce diagnostic précis des problèmes de santé rencontrés pourra donner lieu à des mesures correctrices. Des audits ergonomiques des postes de travail sont également proposés », précise Catherine Buche-Andrieux, responsable diversité et RSE de Safran.

Réorientation possible

La possibilité d’une réorientation professionnelle n’est pas négligée : droit individuel à la formation (DIF) prioritaire, aide aux dossiers de validation des acquis de l’expérience (VAE), bilans de compétence tous les cinq ans, entretiens de mi-carrière, mais aussi à 30, 40 et 50 ans. L’accord desserre aussi les contraintes du temps de travail : télétravail un jour par semaine (pour les temps de transports élevés), congé de six mois aidé (un mois de salaire brut) pour une expérience professionnelle ou un projet citoyen.

Temps partiel aménagé

Mais il ouvre aussi un temps partiel aménagé de fin de carrière (TPAC, 80 % du temps de travail payé 90 % avec 100 % des cotisations), utilisable dans les 18 mois qui précèdent le départ à la retraite, et dans les 24 mois pour les salariés postés (+ 6 mois en cas de problème médical). Ce TPAC a déjà séduit 60 salariés entre mars et août 2010. Il peut être cumulé, ce qui permet d’anticiper l’âge légal de la retraite de 14 à 18 mois. Plus proche de l’esprit du dispositif gouvernemental, l’accord prévoit qu’un départ 12 mois après l’âge légal donne droit à une indemnité de retraite majorée de 4 mois.

Arcelormittal propose aussi un TPAC, dans les mêmes conditions financières que Safran. « Il est ouvert pendant la dernière année d’activité mais aussi après l’âge légal de la retraite pour permettre aux salariés qui le souhaitent de continuer », précise Jean-Pierre Mullié.

Pour lutter plus directement contre la pénibilité, les bonnes pratiques en matière d’ergonomie développées sur certains sites sont diffusées dans tout le groupe. Dernière originalité : les managers sont formés à la gestion des seniors. Une formation qui sera utile pour conduire des entretiens de carrière tous les cinq ans après 45 ans et celui de gestion de fin de carrière autour de 58 ans.

SAFRAN

•  Effectif France : 36 000 salariés.

•  Chiffre d’affaires : 10,4 milliards d’euros en 2009.

ARCELORMITTAL

• Effectif : 24 000 personnes.

•  Chiffre d’affaires dans le monde : 91,1 milliards d’euros.

Auteur

  • C. F.