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Enquête

L’externalisation dope la GPEC

Enquête | publié le : 01.02.2011 | LAURENT POILLOT

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L’externalisation dope la GPEC

Crédit photo LAURENT POILLOT

Le spécialiste de la maintenance industrielle a optimisé ses coûts en centralisant la gestion de la formation chez Develop’Invest. Ce qui lui permet de lancer un programme complémentaire de formation au management pour 1 000 stagiaires sur trois ans.

Quinze pour cent de salariés formés en plus, à coût équivalent. C’est le résultat attendu d’ici au printemps prochain de l’externalisation de la formation mise en place début 2010 par le spécialiste de la maintenance industrielle ADF. L’année dernière, un millier de salariés (opérateurs, agents de maîtrise et cadres), pour l’essentiel issus de la production, ont bénéficié de formations réglementaires et métiers.

Gestion quotidienne contrôlée

Le prestataire d’externalisation désigné fin 2009, Develop’Invest, assure que 100 % des personnels prévus ont suivi les formations programmées. Les traitements administratifs opérés avec son logiciel, MysiteRH, n’échappant ni au contrôle des différents centres de production, ni à celui de la direction centrale : « Notre gestion quotidienne est supervisée par une quarantaine d’utilisateurs, dont une trentaine de responsables de sites et six gestionnaires RH », justifie Raynaut Escorbiac, directeur général de Develop’Invest.

Le cahier des charges était étoffé : aide au plan prévisionnel, négociations financières avec l’Opca (les Adefim de la métallurgie), sourcing des organismes de formation, rationalisation de leur nombre et de leurs interventions pour proposer des sessions interétablissements. A quoi s’ajoutait la gestion administrative complète (planification des sessions, inscriptions et évaluations post-formation). Develop’Invest s’occupe aussi de contrôler les paiements ou remboursements engagés au titre de la formation. Durée du contrat : trois ans ferme.

Homogénéisation des pratiques

Pourquoi n’avoir pas plutôt étoffé le service RH ? « Nous faisons nous-mêmes un métier d’externalisation. On sait appréhender ce qui marchera ou pas, répond Marc Eliayan, Pdg d’ADF. Il ne s’agissait pas non plus de réduire l’effectif RH : il est passé de deux personnes en 2007 à 16 aujourd’hui. Et nous préparons quatre recrutements. Nous avons fait ce choix pour répondre à une problématique de croissance, qui est de l’ordre de 10 % par an en moyenne, depuis plusieurs années. Mais aussi d’homogénéisation des pratiques de formation. Nos quatre pôles géographiques procédaient différemment. Nous avons préféré renforcer la gestion prévisionnelle des emplois et compétences, à très forte valeur ajoutée dans notre métier de service, pour avoir une cartographie juste et connaître nos besoins à moyen et long termes. Le dialogue et l’efficacité avec les organismes de financement et les achats en masse de formation sont un autre métier. »

Les quatre premiers mois de 2010 ont consisté, pour les équipes d’ADF et les consultants de Develop’Invest, à accorder leurs violons. Il n’en fallait pas moins, estime le dirigeant, « pour qu’ils partagent les mêmes bases. Car l’externalisation ne consiste pas à se débarrasser d’un problème ». Marc Eliayan dit s’y retrouver : « Nous formalisons mieux nos process. Recourir au contrat pour traduire nos besoins, les planifier et en mesurer les retours est exigeant, mais moins difficile que d’en appeler à la seule discussion en interne entre les services achats et formation. » ADF lancera bientôt un nouveau programme de formation au management, alors que son investissement s’élève déjà à près de 3 millions d’euros par an (4 % de la masse salariale). Ce « plan extraordinaire » visera 1000 personnes de tous services, en trois ans – en plus du millier de stagiaires habituels –, à partir d’un référentiel concocté en interne. Stéphane Martin, président de Develop’Invest, y voit le signe que « les entreprises qui améliorent leurs allocations de ressources forment davantage leurs salariés ».

Cotisations centralisées

En 2011, ADF se positionnera sur des dispositifs qu’elle utilisait peu, en particulier la période de professionnalisation et le DIF. Elle opérera également une péréquation de son effort de formation entre les régions, car, désormais, ses 22 établissements ne verseront plus leurs cotisations aux différentes Adefim de France, mais à la seule Adefim des Bouches-du-Rhône, où l’entreprise a son siège et plusieurs centres de production. Pour Bertrand de Portal, directeur de l’Adefim 13, « cette démarche se justifie pleinement. La demande provient de la direction du groupe, dont la démarche est cohérente et le plan de formation ambitieux ».

Chez Develop’Invest, on espère même faire adhérer ADF à un deuxième Opca, histoire d’ajouter un nouveau levier de cofinancement. Opcalia hésite. L’Agefos-PME tiendrait la corde.

ADF

• Activité : maintenance d’installations industrielles à process continu.

• Effectif : 2 100 salariés permanents, 400 CDD et apprentis.

• Chiffre d’affaires 2010 : 230 millions d’euros.

• Masse salariale en formation : 4 %.

Auteur

  • LAURENT POILLOT