Alors que la convention d’assurance chômage arrive à échéance fin mars 2011, le Centre d’analyse stratégique (CAS) a publié le 17 janvier une étude comparant le système français à ceux d’autres pays. La France s’écarte du “modèle dominant” à plusieurs titres : par son mode de gouvernance paritaire, dans lequel l’Etat n’intervient pas ; par son taux de cotisation, le plus élevé d’Europe (6,4 % du salaire brut) ; par son plafond d’allocation également le plus élevé (5 800 euros net en 2009) ; par son calcul de l’allocation qui ne prend pas en compte la situation familiale.

La France est le pays où l’accès à l’assurance chômage est le plus facile puisqu’il suffit d’avoir travaillé 4 mois pour y prétendre (contre 12 mois en moyenne dans les autres pays), le taux de remplacement net y est élevé (67 % contre 52 % en moyenne en début de période de chômage), mais c’est aussi le pays où la durée d’indemnisation est la plus courte (4 mois contre 10 mois en moyenne).

Face à la montée du chômage et afin de contenir les dépenses, le choix de la France a été d’indemniser un plus grand nombre de personnes mais pour des durées plus courtes, le relais étant pris par les revenus de l’assistance (ASS, RMI, RSA). Si bien qu’aujourd’hui, en France, 40 % des demandeurs d’emploi, soit 1,6 million de personnes, ne sont pas indemnisés.

Par rapport à ses voisins, le système français se distingue encore par son caractère très fortement assurantiel et individualisé et très peu redistributif entre les chômeurs. Le rôle d’amortisseur et de stabilisateur de l’assurance chômage est par ailleurs limité par une gestion “procyclique” consistant à durcir l’accès au chômage en période de crise et à le faciliter en période de croissance.