L’étude du cabinet Goodwill compare la productivité de deux populations (femmes-hommes ; seniors-juniors…). Pour ce faire, Goodwill a mené une campagne de mesures dans quatre entreprises (Vinci, L’Oréal, Axa et France Télécom-Orange) pendant un an et demi.

Afin de neutraliser les caractéristiques propres à chaque entreprise et de préserver la confidentialité des données, les résultats sont ensuite agrégés dans une entreprise-type fictive : une SSII de 400 salariés, filiale d’une grande banque, dans laquelle le salaire moyen chargé est de 70 000 euros pour 217 jours travaillés par an. En comparant la productivité de cette entreprise lorsqu’elle est diversifiée (70 % de femmes, 15 % de seniors…) et lorsqu’elle ne l’est pas, les auteurs de l’étude obtiennent un écart de productivité de 2,56 % en faveur de l’entreprise diversifiée.

Les auteurs constatent ainsi que les seniors ont un avantage de productivité de 1,65 % : certes, ils produisent un peu moins qu’un non-senior, mais ils coûtent encore moins.

Certains choix de méthode posent cependant question. Car pour parvenir à ce résultat, les auteurs éliminent des biais mais construisent du même coup un modèle théorique éloigné de la réalité. Par exemple, ils attribuent aux seniors et aux non-seniors le même salaire moyen, au motif que « l’augmentation du salaire avec l’âge est une illusion. Cette perception erronée vient du fait qu’en réalité, le salaire augmente en fonction de la performance et du niveau de responsabilité, deux variables souvent corrélées à l’âge. »

De même, l’étude ne prend pas en compte le coût des départs à la retraite, arguant que ces coûts ne sont pas significatifs lorsqu’ils sont ramenés à la durée de la carrière. Mais au moment où le salarié part à la retraite, il faut bien que l’entreprise lui verse ses indemnités… Contacté, Goodwill n’a pas donné suite.