Travailler plus longtemps pour améliorer le montant de sa pension n’est pas encore une préoccupation des Français. C’est ce que démontre la dernière enquête conjointe de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav), de la Direction de la sécurité sociale (DSS) et de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), réalisée en février 2010 auprès d’un échantillon de 3 000 des 678 400 salariés qui ont pris leur retraite entre juin 2008 et juillet 2009*.

Les trois quarts de ces retraités sont partis « dès que possible », dès lors qu’ils avaient réuni les conditions d’une retraite à taux plein ou atteint l’âge légal de départ (60 ans). Quelque 6 % sont partis avant et ont subi une décote. Seuls 10 % sont restés plus longtemps dans leur emploi et ont bénéficié d’une surcote. Mais leur motivation était l’intérêt pour leur travail (66 %) et pas ce complément de revenu. L’obtenir était un objectif pour seulement 17 % d’entre eux et 12 % ignoraient même son existence.

Autre enseignement : pour ces retraités partis en moyenne vers 61,2 ans, le nouvel âge légal de 62 ans n’est pas considéré idéal pour la retraite. Pour la moitié, l’âge idéal reste « 60 ans exactement » et un sur quatre pense qu’il est même souhaitable de partir avant. Seuls 9 % évaluent l’âge idéal entre 61 et 64 ans et 18 % à 65 ans et au-delà.

Cette enquête permet aussi de mesurer le chemin à parcourir pour maintenir les seniors en activité jusqu’à la retraite : 44 % de ces nouveaux retraités n’étaient plus en emploi au moment de liquider leurs droits. Et 34 % avaient cessé de travailler depuis plus de dix ans.