En 1995, la banque Courtois, implantée dans trois régions du sud-ouest de la France, accueillait moins d’une dizaine de jeunes en alternance. Ils sont aujourd’hui près de 45, la plupart en BTS, soit 7 % de l’effectif total. Une montée en puissance qui s’explique d’une part par l’élargissement de l’offre de formation – en BTS, et plus récemment licence et master –, explique Eliane Zaporta, responsable de la formation. Et d’autre part, par les liens étroits qui unissent l’entreprise et le CFA Banque et Finance : le président du directoire de la banque, Francis Molino, est également président du CFA, comme l’était son prédécesseur.

Le nombre de jeunes apprentis évolue en fonction des perspectives d’embauche de la banque, pour laquelle l’alternance est avant tout un outil de prérecrutement. « Notre engagement est que tout contrat en alternance soit susceptible de déboucher sur un CDI », précise Francis Molino. La plupart des jeunes recrues de niveau bac + 2 passent par l’apprentissage. Aussi la sélection et l’intégration ne sont-elles pas laissées au hasard. « Nous rencontrons les jeunes intéressés par une formation en alternance alors qu’ils n’ont pas encore leur bac, poursuit-il. Au cours de cet entretien, nous essayons de discerner certains savoir-être : leur capacité à s’exprimer, à répondre de façon structurée aux questions, à travailler en équipe, et nous validons leur intérêt pour le secteur bancaire… A l’issue de cette sélection, ils repartent avec un contrat d’apprentissage – sous réserve qu’ils réussissent leur bac – et leur lieu d’affectation. » Certains alternants ont travaillé dans d’autres secteurs, comme le BTP ou la grande distribution, et veulent prendre un tournant dans leur vie professionnelle, ajoute Eliane Zaporta.

Comme pour les autres nouveaux embauchés de la banque, les apprentis commencent par une phase d’intégration de deux jours : « Ils rencontrent la direction générale, le DRH, le directeur commercial, le contrôleur général, le responsable de la sécurité… », détaille la responsable formation, qui suit le parcours des apprentis. « Je fais régulièrement le point avec les tuteurs qui, parallèlement, réalisent un compte rendu écrit tous les six mois. Ce sont exclusivement des directeurs d’agence volontaires, et un même tuteur encadre un seul apprenti. »

Enfin, au mois de janvier de la deuxième année d’alternance, Eliane Zaporta sonde le souhait des apprentis d’intégrer ou non la banque Courtois à l’issue de leur formation, ainsi que leur « mobilité géographique. Eventuellement, je fais le lien avec d’autres établissements du groupe – le Crédit du Nord – si le jeune veut travailler dans une région où nous ne sommes pas implantés. Ce qui est important, c’est que chacun garde sa liberté de choix. » La décision de proposer un CDI dépend bien sûr de la réussite scolaire de l’apprenti, mais aussi d’une décision collégiale, impliquant le DRH, la responsable formation et le management. « L’alternance nous permet de recruter des jeunes sans expérience bancaire préalable, mais également de mesurer leur capacité d’adaptation et d’intégration au sein de nos équipes, ce qui sécurise ce mode de recrutement. A la fin de leur formation, ils sont devenus de vrais professionnels, dont les compétences ont été éprouvées sur le terrain. » Au final, 65 % des alternants restent dans l’entreprise.

Douze étudiants ont intégré la première promotion du diplôme universitaire (DU) “Conception et développement de systèmes d’information répartis” proposé depuis mars 2010 par l’Institut Galilée, l’école d’ingénieurs de Paris 13. Particularité de ce cursus : il a été conçu en partenariat avec Capgemini et sa filiale Sogeti, et tous les étudiants ont dès le départ été recrutés directement en CDI par la SSII, dont dix-huit mois en contrat de professionnalisation.

Les étudiants sélectionnés sont de jeunes scientifiques, diplômés en master 1 ou 2, mais qui ne trouvaient pas d’emploi à l’issue de leurs études. Ils acquièrent ainsi une deuxième compétence en informatique, en alternant 10 semaines en institut, 40 semaines en entreprise, puis à nouveau 2 semaines de cours et 24 semaines en poste.

A mi-parcours, les étudiants semblent y avoir trouvé leur compte : « Aucun des contrats signés n’a été rompu pendant la période d’essai, se réjouit Nadjib Achir, responsable du DU. Or la première phase, théorique, était la plus lourde pour les jeunes. »

Ce partenariat s’inscrit dans le “Plan jeunes” de Capgemini, un engagement à accueillir 1 000 jeunes en alternance entre 2009 et 2010. « En 2009, 650 jeunes ont été accueillis en contrat de professionnalisation, d’apprentissage, en Cifre ou stage, se félicite Géraldine Plenier, directrice RSE de Capgemini. Et de nouveaux partenariats sont en chantier avec d’autres établissements. »

• Activité : banque.

• Effectif : 723 personnes (2009).

• Produit net bancaire : 154,6 millions d’euros (2009).