L’accord “Défi formation” signé le 10 septembre par EDF SA, RTE et ERDF avec l’ensemble des organisations syndicales fait la part belle à l’alternance. « Cela correspond à un enjeu de croissance et de renouvellement des compétences, précise Marianne Laigneau, DRH du groupe, car plus de la moitié de nos salariés dans les métiers techniques partiront à la retraite d’ici à dix ans. » Avec 4 400 alternants, soit 4 % des effectifs, l’entreprise publique dépasse déjà l’obligation légale fixée à 3 %. « Il y a quelques années, les apprentis chez EDF étaient tous embauchés à la fin de leur formation, mais aujourd’hui, ils sont tellement nombreux qu’on ne peut pas garder tout le monde », note Alain Marboeuf, délégué CFDT.

EDF, qui a embauché 4 000 salariés en 2010, a néanmoins pour objectif de réaliser un quart de ses recrutements parmi les alternants qu’elle aura formés dans les niveaux d’exécution et de maîtrise. Pour les niveaux cadres et ingénieurs, l’offre de formation en alternance étant encore peu développée, les alternants représenteront 4 % des embauches.

Les jeunes sont évalués pendant leur parcours, et l’entretien de fin de formation peut déboucher sur une embauche : « Pour les ingénieurs et cadres, elle peut être soutenue par une procédure allégée de validation via un cabinet de recrutement », précise Jean-François Gomez, responsable de l’alternance à la DRH.

Les salariés en alternance sont pour deux tiers en contrat d’apprentissage et pour un tiers en contrat de professionnalisation. « Le choix du dispositif dépend de l’offre de formation disponible sur le territoire, continue Jean-François Gomez. Le contrat de professionnalisation, sans limite d’âge, permet de toucher des personnes plus âgées et parfois plus éloignées de l’emploi. »

Pour l’apprentissage, EDF travaille avec des CFA classiques et utilise ses propres campus pour des compléments de formation liés au métier. EDF s’engage par ailleurs à proposer chaque année 100 places pour préparer un diplôme de niveau CAP en alternance, avec embauches à la clé, alors qu’elle avait cessé de recruter à ce niveau. « Pour ces emplois d’exécution, nous recrutions au niveau bac pro, précise Marianne Laigneau. A présent, nous donnons leur chance à des jeunes sortis sans diplôme du système scolaire, qui pourront ensuite continuer vers une formation de niveau IV. Cela favorise la diversité sociale au sein des équipes. » Les alternants sont accompagnés par quelque 3 000 tuteurs. « Le comité de pilotage de l’accord vient de rédiger un référentiel de groupe très complet sur la mission des tuteurs », se félicite Alain Marboeuf.

Quant aux alternants qui ne sont pas embauchés par EDF à l’issue de leur formation, l’entreprise s’engage à les accompagner vers l’emploi. Les DRH régionales pourront proposer des ateliers de recherche d’emploi, des préparations à l’entretien d’embauche et des prises de contact avec les entreprises partenaires et sous-traitantes. « Cet accompagnement existait déjà ponctuellement et c’est une bonne pratique que nous voulions généraliser par cet accord », précise Alain Marboeuf.

Par ailleurs, la DRH en région tient compte des besoins de recrutement du bassin d’emploi pour définir ses offres d’alternance : « Nous sommes sollicités sur les territoires par les branches professionnelles, les missions locales, qui nous font remonter leurs besoins pour tel ou tel type de qualifications », indique la DRH. Ainsi, les alternants qui ne sont pas embauchés par EDF pourront trouver plus facilement des débouchés dans d’autres entreprises locales.

• activité : énergie.

• Effectif groupe : 169 139 personnes (2009).

• Chiffre d’affaires groupe : 66,336 milliards d’euros.