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Les pratiques

États-UnisProtective Life fait marcher ses salariés

Les pratiques | publié le : 11.01.2011 | CAROLINE TALBOT

Le groupe d’assurance américain Protective Life Corporation vient d’être distingué par le magazine Workforce Management pour son initiative en faveur du bien-être, qui encourage les salariés de la maison à marcher. Régulièrement.

Les “gratte-papier” de Protective Life n’avaient jamais été aussi actifs. Ils courent, ils marchent, ils soulèvent des poids, ils font du vélo… de plus en plus souvent. C’est l’effet d’un programme mis au point par cette compagnie d’assurances de Birmingham, dans l’Etat de l’Alabama, et de la société Virgin Health Miles, spécialisée dans les programmes de sport en entreprise, pour « faire bouger » ses 2 400 salariés. L’initiative rencontre un tel succès que Protective Life s’est vu décerner, il y a quelques semaines, un des 2010 Optimas Award du magazine Workforce Management, spécialiste américain des ressources humaines.

Selon Michele Pawlik, responsable santé du groupe, la direction de Protective Life s’intéresse au bien-être des siens depuis bientôt un quart de siècle. Le slogan de la maison pour ses salariés est « doing the right thing is smart business » (faire ce qui est juste est un “business” intelligent). La direction de Protective Life proposait donc déjà des mammographies sur site, ainsi qu’un contrôle du diabète et de la tension des volontaires.

Pour 20 dollars par mois, les salariés ont aussi le loisir de s’inscrire au centre de fitness de la société. Ils peuvent manger plus sain à la cafétéria, consulter un nutritionniste ou se faire masser. Mais, explique Michele Pawlik, « nous avions du mal élargir la cible des bénéficiaires, nous ne savions pas bien comment reconnaître les efforts accomplis. La distribution de T-shirts ou de porte-clés atteint vite ses limites ». D’où “l’initiative bien-être”, mise en place en 2008 avec l’aide de Virgin Health Miles.

Un podomètre pour les volontaires

Les salariés volontaires s’engagent à marcher plus et mesurent leurs activités avec un podomètre. Tous ne sont bien sûr pas de grands sportifs. Il y a donc un programme débutant (3 500 pas par jour), une formule intermédiaire (7 000 pas quotidiens 5 jours par semaine) et le programme des athlètes (12 500 pas cinq fois par semaine). Chacun peut se promener pendant les repas ou les moments de pause sur un agréable chemin boisé à l’extérieur de l’immeuble, ou suivre le parcours intérieur, semé d’escaliers : peu importe le parcours, pourvu qu’on marche. Chaque salarié surveille ses progrès en ligne sur son propre portail. Et s’il atteint ses objectifs, il est récompensé par une prime annuelle maximale de 400 dollars.

Eva Robertson, la vice-présidente en charge des relations avec les investisseurs, en est persuadée, la formule est « gagnants-gagnants » pour tout le monde. Du côté des salariés, 61 % participent au programme. Et ils s’accrochent. Au début, il n’y avait que 23 % du personnel désireux d’accomplir un minimum de 7 000 pas quotidiens ; ils sont désormais 49 %. Un cadre sup a perdu plus de 30 kg, d’autres disent décompresser ou mieux réfléchir. « Je marche avec ma collègue pendant quelques kilomètres, affirme Michele Pawlik. C’est comme une réunion de bureau, on marche et on parle. »

Frais de santé mieux maîtrisés

Et pendant ce temps, la société gagne en productivité. « Nos salariés sont en meilleure santé, ils prennent moins de congés maladie », dit Michèle Pawlik. Et de souligner les économies réalisées en matière d’assurance santé. Les cotisations augmentent en moyenne de 3 % par an chez Protective Life, quand les autres entreprises du secteur subissent des hausses de 6 % à 8 %.

Les frais de recrutements sont moindres également, car les salariés affichent une plus grande loyauté à l’entreprise, assure Eva Robertson. Un enjeu crucial aux Etats-Unis, où le système public d’assurance santé est faible et où la qualité de la couverture proposée par les plans d’entreprise constitue à la fois un argument de recrutement et une source de dépenses exponentielles. La recherche d’optimisation de ces coûts est en effet généralisée. Chez Protective Life en tout cas, ça marche.

Auteur

  • CAROLINE TALBOT