logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Enquête

Un stress géré au quotidien

Enquête | publié le : 11.01.2011 | HÉLÈNE TRUFFAUT

Par le biais de relations de proximité et de formations comportementales, PWC s’efforce de tuer dans l’œuf le stress qui guette les jeunes managers soumis à de fortes pressions.

« Même si toutes nos actions n’étaient pas clairement étiquetées “prévention des risques psychosociaux”, cela fait longtemps que nous avons intégré la question du stress dans notre mode d’organisation », avance Anik Chaumartin, associée en charge des ressources humaines au sein de Pricewaterhousecoopers (PWC). Le sujet est en effet incontournable pour le cabinet d’audit, de conseil et d’expertise comptable qui recrute « de jeunes profils hautement diplômés sur des métiers exigeants, à évolution rapide et soumis à une forte pression des clients ». PWC a donc pourvu le parcours interne de ses salariés de multiples soupapes de sécurité. Sans passer, faute de délégué syndical, par la case accord d’entreprise.

Un double relais

Le cabinet mise d’abord sur l’établissement de relations de proximité – et non hiérarchiques – avec ses collaborateurs. Chacun bénéficie de l’écoute et de l’accompagnement d’un profil plus expérimenté et d’un responsable RH. « Ce double relais offre un espace de parole qui permet d’évacuer la majeure partie du stress », commente Anik Chaumartin, pour qui il importe de multiplier les forums d’expression.

La People survey, enquête annuelle anonyme intégrant questions fermées et verbatim, en est un autre. L’entreprise s’est également dotée d’une procédure d’alerte munie de différents capteurs : responsable d’unité, RH, déontologue. Enfin, une palette de services (conciergerie, garde d’enfants…) facilite le quotidien des salariés.

PWC se définissant comme « une entreprise apprenante », le parcours professionnel des collaborateurs est, en fonction du métier exercé, jalonné de formations à la fois techniques et comportementales. Ces dernières sont notamment axées sur le travail en équipe. Certaines sont obligatoires, d’autres à la carte. « Nous investissons entre 8 % et 10 % de notre chiffre d’affaires dans la formation, précise la DRH. Dernièrement, la pression sur les résultats s’est accentuée, ce qui contribue à générer du stress. Nous avons donc renforcé le volet comportemental des formations pour absorber les tensions. »

En 2009, 3 000 heures ont été dispensées sur le management d’équipe en général, dont 50 % ont été consacrées au développement personnel (s’affirmer positivement, gestion du stress, connaissance de soi et communication…). L’entreprise fait appel à des coachs externes, avec qui elle conçoit des modules adaptés à ses besoins. Autre évolution récente : la systématisation des procédures de 360° lors des changements de fonction. « C’est une bonne façon de faire prendre conscience aux intéressés de l’impact que leur comportement peut avoir sur les autres et de les faire évoluer », estime-t-elle.

Rechercher les attitudes positives

Aujourd’hui, l’entreprise porte ses efforts sur les associés, les directeurs et les managers.

« Nous voulons mettre en avant une culture d’entreprise fondée sur les comportements positifs. A cette fin, nous diffusons auprès de cette population une charte qui prône la transparence, l’usage de mots choisis, l’acceptation des différences, etc. », détaille Anik Chaumartin. Et l’entreprise ne cesse de peaufiner son dispositif antistress. Il est notamment prévu une refonte du système d’évaluation de la performance afin de donner davantage de poids aux aspects “gestion des ressources humaines”. « D’ici à fin juin 2011, nous allons également créer un observatoire du stress, qui nous permettra de mieux évaluer les effets des actions entreprises », ajoute Philippe Hardy, directeur des affaires sociales.

« Ce n’est pas parce que nous mettons des garde-fous qu’il n’y a pas de difficultés, concède cependant Anik Chaumartin. La crise a affecté le climat social, nous en sommes conscients. Nous avons d’ailleurs, à cette occasion, adopté un rythme semestriel pour la People survey qui, à cet égard, est très révélatrice. Tout comme peut l’être le taux de turn-over. »

Mais l’objectif, pour PWC, reste d’agir le plus en amont possible en actionnant des leviers efficaces et de bon sens. Pour la DRH, « rien ne vaut le dialogue, la proximité et l’établissement de relations de confiance. »

PRICEWATERHOUSE COOPERS FRANCE

• Activité : audit, expertise comptable et conseil, avocats (Landwell & associés, société d’avocats du réseau PWC).

• Effectifs : 3 800 collaborateurs (161 000 dans le monde).

• Chiffre d’affaires : 665 millions d’euros en 2009.

Auteur

  • HÉLÈNE TRUFFAUT