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Les pratiques

Formastreet, intermédiaire entre les PME et les organismes de formation

Les pratiques | publié le : 21.12.2010 | LAURENT GÉRARD

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Formastreet, intermédiaire entre les PME et les organismes de formation

Crédit photo LAURENT GÉRARD

Formastreet cherche à faire coïncider les demandes de formation des PME et les offres des prestataires. En analysant les besoins des premières et en référençant les produits des seconds.

Aux PME, Formastreet propose une analyse de leurs besoins et de leurs pratiques en formation. Aux prestataires, il propose une analyse de leur offre via des entretiens avec le DG, le responsable pédagogique et 5 clients (ainsi qu’une vérification de la santé financière). Une fois les besoins bien explicités et les réponses possibles bien calibrées, Formastreet se propose de faire coïncider l’offre et la demande, « mais manuellement, avec réflexion et non par informatique ». « Apporteur de solutions » pour les PME et « apporteur d’affaires » pour les prestataires, telle est la tentative de Formastreet.

Mieux qualifier les demandes

L’idée est née chez Grégoire Cusin-Berche, ex-ingénieur chimiste, déjà créateur de Prometis éditeur et du site Super-Secretaire.com, qui fournissait des informations et prestations sur les métiers d’assistanat et de secrétariat, dont la formation professionnelle continue. Une discussion avec Hervé Rivalland, directeur marketing de Demos, lui apprend que cette société croule sous le poids de « 600 demandes d’information ou mini-appels d’offres de PME par mois », mal construites et mal pensées pédagogiquement. Problème pour le prestataire de formation : requalifier et répondre à ces demandes représente un travail à temps plein pour une personne, alors que le marché de la PME est réputé peu solvable. D’où le rêve du directeur marketing de recevoir des demandes mieux qualifiées, mieux calibrées, orientables plus rapidement vers un produit déjà existant.

L’offre Formastreet a été mise sur le marché en mars 2010 avec le soutien du fonds d’investissement SGPA, uniquement sur l’Ile-de-France pour la partie prospection, « mais des projets issus du web nous parviennent de toute la France », assure Grégoire Cusin-Berche. Deux personnes contactent des PME par téléphone pour leur proposer une analyse de leurs besoins, le site Formastreet.com est également ouvert aux demandes individuelles. Par ailleurs, Formastreet fait la tournée des organismes de formation pour les convaincre de référencer leurs offres chez lui : 119 prestataires sont aujourd’hui référencés, 87 sont en instruction.

Management fees

Pour les entreprises, la prestation d’analyse des besoins est gratuite. Pour les organismes de formation, le référencement est gratuit, mais la mise en relation avec une demande qualifiée leur est facturée (forfait de 30 euros), et il leur est demandé le versement de management fees de 5 % à 7 % du marché une fois celui-ci effectif. « 40 000 euros de chiffre d’affaires ont été réalisés entre mars et fin août ; nous sommes sur une tendance de 20 000 à 25 000 euros de chiffre d’affaires mensuel, nous progressons actuellement de 60 % à 80 % d’un mois sur l’autre », assure Grégoire Cusin-Berche, qui pense « atteindre le point d’équilibre au 1er trimestre 2011. »

Le modèle Formastreet affronte un double défi. Premièrement : faire un travail d’analyse de qualité à la fois sur les besoins de formation des PME et sur le référencement des offres de formation. Un travail de dentellière qui demande temps, compétences pédagogiques et financières. Or, Formastreet ne compte aujourd’hui que 7 personnes, d’où sa limite d’intervention à la seule Ile-de-France. Deuxièmement : représenter une puissance d’achat importante, pour être pris au sérieux par les prestataires de formation.

Recherche d’alliance

Pour aboutir, le souhait de Formastreet est de s’allier à un acteur majeur du marché, tels que les Opca, qui se caractérisent par leur puissance d’achat grâce au nombre d’entreprises adhérentes, et par l’emploi d’ingénieurs pédagogiques (une opération de transferts de savoirs ou de mise à disposition temporaire de ces ingénieurs pourrait alors s’envisager, pour obtenir la puissance de frappe nécessaire en termes aussi bien d’analyse de la demande que de l’offre). Grégoire Cusin-Berche assure être actuellement en négociation avec des Opca, mais aussi avec le service formation de Pôle emploi.

Par ailleurs, des partenariats ont été signés avec les sites d’emploi Careerbuilder (Careerbuilder, Recrulex, Lesjeudis.com, Phonemploi, CAO emploi, Ingénieur Emploi, Erecrut); Seanergic (Clic & Sea, Clic & Earth, Clic & Power, Clic & Sport, Clic & Tour); et Jobtransport (Jobtransport.com, Jobvitae.com, Logistique.com), qui seront opérationnels en 2011.

Pour boucler la boucle de la pertinence de l’analyse qualitative de départ et de la sélection de la solution pédagogique, Formastreet réfléchit à l’idée de passer des accords avec des prestataires d’évaluation de stages, tels que Formetris et Formaeva.

Formastreet se situe donc dans une logique d’intermédiation sur le marché de la formation professionnelle continue. D’autres s’y sont essayés (Ecofor, Foragora…), avec des modèles techniques et financiers plus ou moins proches. Personne n’a pour l’instant vraiment réussi.

Auteur

  • LAURENT GÉRARD