« En 2009, j’ai obtenu par VAE un titre de niveau bac de secrétaire assistante, mon métier depuis plus de vingt ans » : Dominique Zaffarano, 47 ans, est l’une des huit salariés de la société de conseil en management Algoé qui ont fait une VAE dans le cadre du plan de professionnalisation mené depuis 2006 avec l’Afpa. En quatre ans, ce plan a concerné 42 salariés des fonctions supports de cette entreprise de plus de 200 personnes, une vingtaine étant assistantes de consultant, les autres travaillant à la paie, au service informatique ou à l’accueil. Les 170 autres sont des consultants en management.

« Il y avait une grande stabilité et un besoin de dynamisation dans ces fonctions, relève Cécile Guinamard, secrétaire générale d’Algoé. Cette population compte une majorité de femmes de 40-45 ans, souvent présentes depuis plus de vingt ans dans l’entreprise. Il s’agissait de renforcer leur identité professionnelle, tout en développant leur employabilité. »

En 2006, un plan de communication a tout de même été nécessaire pour convaincre ces salariés de faire un mini-bilan de compétences avec l’Afpa. « Ce n’était pas évident au départ de parler d’employabilité, alors que nous n’étions pas en période de crise », se rappelle Cécile Guinamard. « Cette démarche globale a permis de mieux cibler des besoins de formation individuels, ajoute Patricia Carrère, formatrice à l’Afpa, qui a suivi plusieurs des bénéficiaires. Il s’agissait pour chacun d’une espèce de positionnement pour faire mûrir ses projets. » Ensuite, 39 personnes ont, soit réalisé des bilans de compétences plus approfondis, soit fait une formation de trois à quatre jours en moyenne ou commencé une VAE.

Si l’Afpa a engagé la démarche avec l’entreprise et assuré la première phase de positionnement, Algoé a aussi fait appel à d’autres organismes pour les formations. La majeure partie de l’opération (positionnement, formations en Dif et bilans de compétences) a été prise en charge par le plan de formation (5 % de la masse salariale pour les fonctions supports, contre 3 % pour l’ensemble de l’entreprise).

Les six formations longues, entreprises dans le cadre d’une VAE, ont été financées en périodes de professionnalisation de 300 à 400 heures par le Fafiec, « à hauteur de 50 euros de l’heure, précise Cécile Guinamard, ce qui a permis de financer une bonne partie des salaires, donc des remplacements ». La plupart des absences ont été gérées en interne, avec un recours ponctuel à l’intérim.

A l’issue de leur bilan ou de leur formation, quelques personnes ont changé de poste, comme Dominique Zaffarano qui, d’assistante de consultant, est passée à deux mi-temps, répartis entre le service commercial et les RH. Mais, pour la secrétaire générale, « le plus important est que les professionnels se sont rapprochés des réseaux de leurs métiers et qu’ils ont continué à s’autoformer ensuite. Ils ont plus d’assurance sur leur capacité à capter la nouveauté. Les gens sont sortis de leur cocon ! ».