E & C : Vous présidez une nouvelle fédération qui regroupe six acteurs majeurs spécialistes des risques psychosociaux*. Pourquoi avez-vous créé cette structure ?

J. R.: A l’issue d’une réunion au ministère du Travail* sur la question de l’organisation des acteurs intervenant dans le champ de la prévention des risques psychosociaux, en juin, nous avons décidé de réfléchir à la construction de la fédération. La profession voit en effet poindre de nombreux cabinets RH multicartes qui proposent leurs services aux entreprises pour les aider à préparer leurs plans d’action sur le stress or ces sujets sont loin de leur cœur de métier. L’objectif est de regrouper des experts qui partagent une méthodologie commune.

E & C : Quels sont les critères d’adhésion ? Des cabinets d’expertise CHSCT pourraient-ils vous rejoindre ?

J. R.: Les sociétés personnes morales doivent réaliser au moins la moitié de leur chiffre d’affaires dans le domaine des risques psychosociaux, avec un montant minimal de facturé de 300 000 euros, et leur ancienneté doit être d’au moins trois ans, car il est indispensable d’avoir un recul sur les pratiques. Dans la charte éthique et déontologique que nous sommes en train de rédiger, nous mettrons l’accent sur la clarté des engagements : par exemple, certains de nos membres ne sont pas des spécialistes du diagnostic quantitatif, d’autres sont reconnus pour leurs compétences sur la prévention tertiaire.

En tant que tel, sur l’ensemble de leur champ d’intervention, je ne pense pas que des cabinets d’expertise CHSCT pourraient nous rejoindre mais, en leur sein, une structure dédiée aux risques psychosociaux, remplissant toutes les conditions d’adhésion, le pourrait.