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Enquête

Dialogue avec les opérateurs

Enquête | publié le : 14.12.2010 |

Après un baromètre social révélant une faiblesse du management de proximité, Danone a instauré des réunions d’équipes destinées à ses employés et ouvriers d’usine. Dix pays ont adopté ce programme.

Danone connexion : c’est le nom du programme de communication interne lancé depuis deux ans par le géant de l’agroalimentaire, à destination des employés et des ouvriers de ses 159 usines. Objectif : renforcer la communication managériale de proximité et l’engagement des opérateurs autour de la stratégie de l’entreprise. En effet, si le dernier baromètre social du groupe en 2009 continue d’afficher de bons résultats concernant la perception de l’entreprise ou la qualité de vie professionnelle, la stratégie du groupe, qui emploie 70 000 salariés dans le monde, semble parfois échapper aux plus bas échelons hiérarchiques.

En Algérie, par exemple, si 75 % des managers estiment être bien informés des sujets, des objectifs et de la stratégie de la filiale, cet avis n’est partagé que par 59 % des techniciens et des opérateurs. Un écart qui a fait réagir la direction de la communication interne. « Dans certains pays, il était clair qu’il fallait prendre plus de temps pour échanger avec les opérateurs, leur expliquer la stratégie de la filiale mais aussi redonner du sens à leur action. Cela passe par un effort de communication du management de proximité », commente Christine Gas, directrice de la communication interne et RH de Danone.

Des experts sollicités

La communication interne a mis au point des réunions entre les chefs d’équipe et les opérateurs, autour des produits et de la stratégie du groupe. « Nous avons formé notre réseau de communicants interne pour qu’ils aident les chefs d’équipe à organiser ces réunions, à structurer les informations et les échanges. Tous les mois, la communication interne leur transmet les informations clés de la filiale, recueillies au niveau du comité de direction. Cela les aide à faire passer les messages clés et à susciter des réactions de la part des opérateurs », détaille Christine Gas. A ces réunions participent parfois certains experts pour répondre aux questions. « En Algérie, par exemple, notre principal concurrent est implanté dans le même village que notre usine. Les gens ne comprenaient pas pourquoi nous étions moins réactifs pour lancer de nouveaux parfums de yaourts. Nous avons fait intervenir le service qualité pour rappeler notre positionnement basé avant tout sur la qualité gustative. Par rebond, c’est un moyen de faire prendre conscience aux opérateurs de l’importance de leur rôle dans le traitement du lait », explique-t-on chez Danone. Si le groupe attend les résultats de son prochain baromètre pour évaluer l’efficacité de ces réunions, une dizaine de pays, à l’instar de l’Algérie, ont adopté le programme Danone connexion.