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Les pratiques

Les débuts prometteurs du travail temporaire d’insertion

Les pratiques | Retour sur… | publié le : 07.12.2010 | CÉLINE LACOURCELLE

Il y a un an, Adecco et Id’ées Intérim formalisaient leur long partenariat en créant un réseau d’entreprises de travail temporaire d’insertion (Etti). Son but : accroître l’offre d’insertion. Pari en partie gagné.

Dix mille personnes par an accompagnées vers l’emploi durant trois ans : lorsqu’en juin 2009, Adecco et le groupe Id’ées Intérim inauguraient leur Réseau Adecco Insertion, ils ne cachaient pas leurs ambitions. Douze mois plus tard, le premier bilan est encourageant. Ainsi, 6 400 personnes ont été déléguées dans près de 2 000 entreprises “classiques”. Parmi elles, 1 525 sont considérées comme sorties d’affaire.

Comme le souligne Jean-François Connan, directeur de l’insertion et de l’innovation sociale Adecco France : « Nous ne partons pas de rien. » L’enseigne de travail temporaire est présente sur le créneau de l’insertion depuis 1993 et collabore avec le groupe Id’ées depuis quinze ans. Il ne manquait plus qu’une organisation transversale pour augmenter la force de frappe de chacun de ces deux acteurs.

« Il s’agit de permettre aux différentes entreprises de travail temporaire d’insertion (Etti), juridiquement indépendantes, de se retrouver sous une bannière commune, tout en conservant leur identité locale », explique le responsable. Si l’objectif annuel d’accompagnement n’a pas été atteint, la création du réseau a toutefois permis de prendre en charge 28 % de personnes en insertion en plus, malgré une année 2009 et un premier semestre 2010 difficiles.

Une approche globale

Le fonctionnement des Etti reste toutefois identique, après que Pôle emploi leur a adressé les personnes à suivre. « L’approche est globale. Elle comprend un accompagnement vers l’emploi pouvant aller jusqu’à dix-huit mois et s’illustrant par des missions d’intérim, des séances de travail pour identifier les zones de fragilité de l’intéressé, mais aussi une aide sur différentes problématiques personnelles. Les 150 permanents du réseau collaborent ainsi avec les acteurs sociaux et territoriaux pour trouver, par exemple, des solutions en matière de logement. Ce qui les conduira à se rapprocher entre autres du réseau des foyers de jeunes travailleurs », détaille Jean-François Connan, précisant « qu’un permanent d’une Etti encadre en moyenne 12 intérimaires contre 50 dans une agence d’intérim classique ». Le tout est piloté par une structure nationale composée de représentants des deux partenaires. Celle-ci s’est chargée, en priorité ces derniers mois, de faire connaître aux clients d’Adecco l’offre d’insertion en général et les Etti en particulier. « Nous avons également abouti à la signature de 600 accords avec de grands comptes qui ont référencé les Etti du réseau. Une belle avancée quand on sait que les interlocuteurs historiques de ces agences sont surtout des PME », se félicite Jean-François Connan.

Fin août 2010, 25 % de la population accompagnée avaient signé un CDI ; la moitié, dite en sortie de transition, se répartissait entre des contrats en alternance, des CDD de plus de six mois ou des missions d’intérim enchaînées à bon rythme ; le quart restant était en formation ou enchaînait des CDD de moins de six mois. Fin 2010, une personne suivie sur six sera concernée par une “sortie dynamique” vers l’emploi. Principaux secteurs d’activité recruteurs : le BTP, la logistique et la propreté-environnement, intéressés par des postes de maçon et aide-maçon, de magasinier, de cariste et de manutentionnaire. Autre motif de satisfaction : l’élargissement du réseau. Aux 35 Etti des débuts s’ajoutent sept ouvertures à Clichy (92), Paris 19e, Lyon (69), Mantes-la-Jolie (78), Manosque (04)… Ainsi, 42 agences, sur les 70 visées sur trois ans, sont d’ores et déjà intégrées au réseau. « Rien n’empêche d’autres enseignes de nous rejoindre. Notre réseau est ouvert, dès lors que chaque nouveau venu s’engage à répondre à un cahier des charges précis, prévoyant notamment l’exclusivité au public d’insertion, le respect des prix du secteur et la réalisation d’un audit interne », précise Jean-François Connan. Des discussions sont d’ailleurs en cours avec deux nouveaux interlocuteurs qui devraient permettre de compléter le maillage territorial du réseau.

Certification Afnor

Reste aussi à renforcer la professionnalisation de tous, inscrite au programme des prochains mois. « Cela passe par une meilleure maîtrise des risques professionnels. Nous allons, par exemple, mettre à disposition des Etti des outils multimédia de tests et de sensibilisation aux risques dans le bâtiment. Nous souhaitons également travailler sur une communication institutionnelle plus globale et plus importante, ainsi qu’accompagner chacun des intervenants vers l’obtention de la certification Afnor sur les pratiques sociales. »

Plus le réseau augmentera ses performances, plus les moyens seront conséquents, puisque, selon les responsables, l’ensemble des bénéfices sont réinvestis dans son développement.

Auteur

  • CÉLINE LACOURCELLE