logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Les pratiques

La GPEC territoriale de Belfort fédère l’énergie

Les pratiques | publié le : 07.12.2010 | CHRISTIAN ROBISCHON

Le bassin belfortain, bastion d’Alstom et de General Electric, construit une GPEC territoriale pour renforcer la qualification de sa main-d’œuvre et proposer une reconversion aux secteurs les plus en difficulté.

D’un fief morcelé de l’énergie, Belfort veut se transformer en un pôle (une “vallée”) dont les 80 entreprises employant 7 500 salariés travailleraient mieux qu’aujourd’hui sur des projets collectifs. Dans les RH, cette volonté débouche sur une GPEC territoriale (GTEC) autour de la fabrication de matériel pour l’énergie, la spécialité locale qu’incarnent les deux géants Alstom et General Electric.

Socle de l’initiative que pilote la CCI du Territoire de Belfort : une cartographie qui recense les quatre domaines de compétences nécessaires à ce secteur – mécanique, fluides-thermodynamique, électronique-automa-tisme, gestion de projets – dans trois types de métiers : production, R & D-ingénierie, maintenance-SAV. Elle résulte d’un groupe de travail d’une vingtaine de formateurs et de 11 entreprises, dont Alstom et GE.

Cartographie commune

« Parvenir à un dénominateur commun qui décode le jargon propre à chaque acteur a constitué une vraie avancée. Il fallait se donner ce temps de méthodologie, la mise en œuvre de l’outil pourra aller plus vite », relate l’un des participants, Nobel Hoyos, directeur du site de CEB (groupe Emerson Leroy-Somer). A partir de cette grille, qui exprime un état idéal des compétences de son personnel, la filière peut identifier les manques que les organismes de formation sont invités à combler, « pour compléter ou ajuster l’offre, par exemple développer la double compétence mécanique et électricité », précise Elisabeth Lablotière, responsable du pôle emploi-compétences de la CCI.

Premières concrétisations : une option électrique dans un cursus d’usinage ; un nouveau module “connaissance de l’environnement industriel du produit” ; de l’anglais professionnel pour permettre aux techniciens de mieux dialoguer avec des clients et fournisseurs internationaux. Les entreprises elles-mêmes peuvent se référer à cette cartographie pour ajuster leur politique de formation. Soit par elles-mêmes – CEB a instauré une formation à la sûreté nucléaire pour ses opérateurs, GE a revu le stage en alternance bac pro usinage –, soit à l’issue de l’audit-conseil que propose la CCI.

Pour les salariés travaillant dans d’autres secteurs, la GTEC comprend aussi une dimension de passerelle vers l’énergie. La filière est jugée porteuse d’avenir sur le long terme, au-delà des difficultés passagères, tel le creux actuel d’Alstom Power qui menace 100 emplois à Belfort.

L’action associe le service public de l’emploi et se donne deux objectifs : procurer aux salariés en place les compétences qui permettront à leur entreprise d’entrer ou de se renforcer sur le marché de l’énergie ; pour les demandeurs d’emploi et les salariés en reconversion, construire un parcours professionnel à partir de leur secteur d’origine (métallurgie, mécanique…). Les trois premières réunions d’information ont attiré une cinquantaine de candidats.

Auteur

  • CHRISTIAN ROBISCHON