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L’actualité

Les managers français dépriment

L’actualité | publié le : 07.12.2010 | LAURENT GÉRARD

Confiance en l’entreprise, rapport à la hiérarchie… Sur tous les plans, le ressenti des managers français est plus négatif que celui de leurs homologues européens, assure une étude Cegos.

L’étude Cegos (1) intitulée “Où en sont les pratiques managériales en Europe ?”, présentée le 30 novembre, montre que les managers français ont de quoi déprimer comparativement à leurs collègues allemands, britanniques et espagnols. Car sur quasiment tous les sujets abordés par cette étude, leur ressenti est plus négatif. Le “modèle français”, s’il existe, est ainsi particulièrement questionné.

Thermomètre majeur : la confiance dans l’entreprise. Seuls 22 % des managers français font « tout à fait confiance » à la direction de leur entreprise, contre 29 % en moyenne européenne et 33 % pour les Britanniques. En corollaire : 27 % des managers français ont le sentiment que leur direction leur fait « tout à fait confiance », contre 34 % en moyenne et 48 % chez les Espagnols. Conséquence : très peu de managers français (17 %) estiment qu’il est « très facile d’exprimer son désaccord avec sa hiérarchie ». C’est plus facile pour les Européens (22 %) et surtout les Britanniques (28 %).

Peu associés en amont

Concernant les pratiques managériales, 66 % des Français ont le sentiment d’être « associés en amont pour la préparation des décisions stratégiques ». Fondamentalement, ce n’est pas un mauvais chiffre, mais il est en deçà de la moyenne européenne de 78 %, et très inférieur au modèle allemand qui s’élève à 83 %. Autre éclairage : une très large partie des managers français (72 %) s’estiment « partie prenante des décisions relatives aux promotions de leurs collaborateurs », mais c’est encore, comparativement, en retrait: 78 % en moyenne et 86 % pour le modèle allemand.

Troisième angle de vue : l’évaluation des pratiques managériales. « Les indicateurs RH - mobilité, promotion, turn-over… - sont utilisés comme critères d’évaluation de leur management par leur entreprise », affirment 60 % des managers français. Mais, là encore, c’est en dessous de la moyenne européenne (68 %) et à nouveau du modèle allemand (76 %).

Accès aux outils de management

Quant à l’accès à des outils pour exercer leur fonction managériale, 28 % des managers français (et britanniques) déclarent n’avoir aucune formation au management. Ce n’est pas très inférieur à la moyenne européenne (24 %), mais c’est presque le double de ce qui est affirmé par les Espagnols (17 %). Dans le même ordre d’idée, 73 % des Français ont « des procédures et process bien définis pour piloter, évaluer et organiser l’activité », contre 80 % en moyenne européenne et 85 % pour les Espagnols. Le modèle ibérique cartonne encore (87 %) pour ce qui est de « bénéficier de guide pour réaliser les entretiens de management ou réunions d’équipe », alors que la moyenne européenne lui est inférieure de 10 points (76 %) et la française de 27 points (60 %).

Nouvelles générations

Enfin : l’avenir. Clairement, l’arrivée des nouvelles générations dans l’entreprise est le principal défi à venir de la majorité des managers français (58 %); alors que cette question de la gestion de la jeunesse n’emporte pas l’adhésion de la majorité des Européens (48 %) et ne fait ni chaud ni froid aux Britanniques (38 %).

(1) 1 496 managers interrogés en octobre 2010 au Royaume-Uni, en Allemagne, en Espagne et en France, environ 25 % dans chaque pays.

Auteur

  • LAURENT GÉRARD