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L’actualité

La cote de confiance des syndicats au plus haut

L’actualité | publié le : 07.12.2010 | EMMANUEL FRANCK

Après le conflit des retraites, l’image des syndicats progresse fortement, selon un sondage de l’association Dialogues.

Le conflit des retraites n’a rien changé au projet du gouvernement, mais les syndicats en ont quand même tiré un bénéfice. Selon un sondage commandé à TNS Sofres par l’association Dialogues rendu public le 30 novembre, la confiance des Français* envers les syndicats a progressé de 8 points à l’issue de ce conflit. Fin novembre, 54 % des personnes interrogées déclaraient faire confiance aux syndicats pour défendre leurs intérêts, contre 46 % mi-septembre.

« Prime à la pugnacité responsable »

Depuis la première livraison du baromètre de l’association, en 1979, jamais l’image des syndicats n’a été à ce point positive. Leur cote progresse dans toutes les tranches d’âge, dans le secteur public comme dans le privé, chez les sympathisants du PS comme chez ceux de l’UMP.

Les auteurs y voient « une prime à la pugnacité responsable ». Les Français ont en effet un jugement équilibré sur l’attitude des syndicats vis-à-vis du gouvernement et du patronat : un tiers pensent qu’ils sont « trop conciliants », un quart qu’ils sont « trop agressifs », et encore un quart qu’ils sont « comme il faut ». La CGT et surtout la CFDT y verront la validation de leur stratégie pendant le conflit et pour en sortir.

Cet effet retraites se vérifie d’ailleurs aussi dans les adhésions. Comme le relevait récemment le quotidien La Tribune, la CGT a enregistré presque 9 500 nouveaux adhérents entre le 1er septembre et mi-novembre, tandis qu’à la CFDT, plus de 2 500 personnes ont rempli un prébulletin d’adhésion sur Internet au cours des mois de septembre et octobre, contre 500 un mois normal.

Reste que ces bons résultats ne sauraient faire oublier les critiques de fond sur la trop forte politisation des syndicats (73 % des sondés), sur leur approche trop idéologique (63 %), sur le fait qu’ils sont d’abord attentifs aux salariés du secteur public (70 %), à ceux des grands groupes (62 %) ou à ceux qui ont un emploi stable (54 %).

Toutefois, les Français ont moins le sentiment que les syndicats comprennent mal les « vrais besoins » des salariés (46 % contre 50 % en 2005) et les réalités économiques (44 % contre 50 %) ; et ont le sentiment qu’ils s’intéressent davantage aux précaires (38 % contre 30 %), et qu’il y a moins de concurrence entre eux.

* 1 000 personnes âgées de 18 ans et plus représentatives de la population française, interrogées mi-septembre puis de nouveau fin novembre 2010.

Auteur

  • EMMANUEL FRANCK