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Enquête

Beaucoup de télétravail total et peu d’indemnisation

Enquête | publié le : 07.12.2010 | M. K.

Une importante proportion de télétravailleurs d’Air France le sont à 100 %. Un moyen de réaliser des économies et d’accompagner les restructurations.

Air France a expérimenté le télétravail dès 2004 et lui consacre depuis un court chapitre dans son accord triennal de GPEC. « Nous avons commencé par les salariés nomades, les commerciaux, puis nous avons continué avec les activités stockables, comme la confection de cartes d’abonnement (le salarié prend du travail pour une semaine et le rapporte une fois terminé) facilement contrôlables, et enfin avec d’autres activités comme la vente à distance », explique Jacques Rozen, DRH du service commercial France. Sur 150 salariés en télétravail à Air France, 130 appartiennent à ce service.

Le télétravail est accordé après un test et le nombre de jours en télétravail est décidé au cas par cas par le manager. « En réalité, la direction ne propose aux non-cadres que du télétravail total, cinq jours par semaine, avec un retour sur site deux fois par mois, précise Béatrice Giampino, déléguée CFDT. Cela concerne environ 80 salariés, ce qui permet à la direction de supprimer des bureaux et de réaliser des économies. »

Gain qualitatif

Jacques Rozen estime pour sa part que le télétravail est plutôt un coût pour l’entreprise, « car il faut équiper l’ensemble des salariés en matériel informatique, leur rembourser leur abonnement Internet et leur verser une prime d’installation de 150 euros ». Cette dernière a été ajoutée par un avenant à l’accord GPEC signé en juillet 2010. « Mais nous y gagnons, car la qualité de vie des salariés se traduit par une qualité de service au client, constate le DRH, et les managers, d’abord réticents, sont aujourd’hui satisfaits. »

L’accord GPEC 2009-2011, marqué par un contexte de crise, prévoit aussi de proposer le télétravail pour accompagner des fermetures d’agences. « Nous avons fermé des sites isolés et nous avons proposé aux salariés soit une mobilité géographique vers une autre ville, soit une mobilité professionnelle vers un poste en télétravail », explique le DRH. Le télétravailleur est tous les jours chez lui : il n’y a pas de bureaux de passage. L’autre alternative est le licenciement. Il n’est pas prévu d’indemnisation supplémentaire pour le télétravail lié à une fermeture d’agence, excepté un défraiement de transport pour le retour sur site.

Les salariés qui ont accepté le télétravail dans le cadre d’un redéploiement représentent 15 % de l’ensemble des télétravailleurs. « C’est une possibilité de reclassement supplémentaire, à condition que la personne accepte de changer de métier », ajoute le DRH. Par exemple, des agents de vente dont l’agence a fermé sont devenus “chargés du suivi des réclamations” en télétravail, après six mois de formation.

« Nous étions favorables à cette utilisation du télétravail dans le cadre d’un redéploiement, même si ce n’est plus vraiment du volontariat, précise la déléguée CFDT. Par contre, nous aurions souhaité une indemnisation des frais d’énergie et de charges locatives que nous n’avons pas obtenue. »

AIR FRANCE

• Effectif Air France uniquement : 60 686 salariés.

• Salariés en télétravail : 150.

• -hiffre d’affaires 2009-2010 Air France-KLM : 21 milliards d’euros.

Auteur

  • M. K.