Jean-Yves Le Louarn, Editions Liaisons, 275 pages, 29 euros.
Un positionnement stratégique valorise les directeurs des ressources humaines, car il leur permet de discuter des enjeux organisationnels avec les directions générales. Il n’est d’ailleurs par rare que le DRH soit, pour ainsi dire, l’éminence grise du DG. Pourtant, au-delà de cette prétention, la question est de savoir à la fois si la fonction RH doit s’encombrer de problématiques lointaines qui peuvent parfois paraître des spéculations sur la comète, et si l’entreprise, quant à elle, doit s’encombrer de pareils penseurs au long cours quand la conjoncture du lendemain s’avère déjà aléatoire. En bref, la gestion stratégique est-elle un effet de mode ou est-elle à l’origine d’une véritable valeur ajoutée pour l’entreprise ?
Avant de répondre à cette question, Jean-Yves le Louarn, professeur de gestion des ressources humaines à HEC Montréal, commence par rappeler que la GRH ne s’improvise pas mais qu’elle s’enseigne et donc qu’elle s’apprend. L’incapacité des personnes ayant suivi ce type de formation à mettre sur pied des politiques RH efficaces ne signifie pas les limites de la gestion des ressources humaines comme théorie, mais bien celles des responsables. Limites d’autant plus vite atteintes que la GRH, sur son versant stratégique, est on ne peut plus complexe.
Ce rappel n’est pas simplement le fait de l’enseignant soucieux que ses cours servent à quelque chose, mais il constitue un préambule méthodologique à l’exploration d’une spécialisation ardue. Pour être autre chose qu’un effet de mode, la gestion stratégique des ressources humaines doit se situer dans une logique de rigueur conceptuelle des plus strictes.
Jean-Yves Le Louarn est professeur de gestion des ressources humaines à HEC Montréal.
