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Courir toujours…

Enjeux | Chronique de Meryem Le Saget | publié le : 07.12.2010 |

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Courir toujours…

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La vie professionnelle est de plus en plus exigeante, alors évidemment on court toujours. Chaque matin, nous avons beau disposer d’une nouvelle “carte de temps” de 24 heures, elle ne contient malheureusement pas de bonus, pas une seconde de plus. Les champions de la productivité vous donneront plein de conseils : démarrer le matin par la tâche la plus importante et traiter ses e-mails seulement après. Passer ses appels téléphoniques en série, se concentrer en réunion sans se laisser interrompre par les messages extérieurs, raisonner par priorités, organiser le temps collectif, etc.

Mais Tony Schwartz*, expert américain de l’efficacité personnelle, suggère une autre approche : au lieu d’organiser votre temps, gérez donc votre énergie. Pour lui, l’énergie n’est pas comme le temps, incompressible. Elle obéit à d’autres lois et varie selon la manière dont on agit et les solutions de ressourcement que l’on met en place. Le programme qu’il a développé met l’accent sur les 4 sources de l’énergie humaine : le corps physique, l’émotion, le mental et l’esprit.

Qui veut voyager loin ménage sa monture. L’athlète fait attention à sa récupération après l’effort. Dans l’entreprise, les personnes qui ont des responsabilités travaillent beaucoup et, quand elles sont en surcharge, elles rallongent leurs heures… A terme, elles finissent par s’épuiser. Le “management de soi” consiste à se ménager des récupérations chaque jour, et non seulement le week-end : quelques respirations profondes pendant une réunion, une marche à l’extérieur en milieu de journée, une relaxation de trois minutes avant d’enchaîner un autre travail, une pause déjeuner divertissante…

L’émotion aussi a besoin d’être canalisée. Car un trop-plein peut facilement drainer toutes les ressources d’une personne. Eviter de rester dans un climat de peur ou de tension, se retenir de dénigrer ses collègues, apprendre à apprécier ce que l’on a au lieu de se plaindre de ce que l’on n’a pas, donner des feedbacks positifs autour de soi. Le plan “antigaspi” vise à enrayer la négativité car c’est l’état émotionnel le plus consommateur d’énergie.

Les bons réflexes peuvent également s’appliquer à la gestion du mental. Arrêter son “petit vélo” intellectuel et respirer, se concentrer sur le présent pour limiter l’anxiété, se ménager chaque jour des tâches qui allègent le mental et font plaisir. Trop de fatigue conduit au pessimisme, c’est connu, le burn-out rime rarement avec joie et enthousiasme.

Reste le ressourcement le plus puissant, celui de l’esprit. La personne qui a conscience que son travail a du sens se fatigue moins vite que celle qui ne voit pas à quoi mènent ses efforts. Elle peut même déployer une énergie considérable et ne pas se sentir épuisée. Où est le secret ? Dans le sentiment de cohérence intérieure qui découle de son action. Une fatigue lancinante signale souvent que le fossé se creuse entre les valeurs profondes d’une personne et ce qu’elle fait tous les jours. La gestion de soi consiste alors à rééquilibrer les choses avec davantage d’activités qui nourrissent des valeurs. Ce n’est pas une question de quantité de temps mais plutôt de focus. Vivre consciemment chaque jour des moments de qualité fait du bien à l’âme.

Meryem Le Saget est conseil en entreprise à Paris. < www.lesaget.com >

* Tony Schwartz est président de The Energy Project, une société de conseil basée à New York.