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Les pratiques

Villeneuve-le-Roi applique une gestion biométrique des temps de travail

Les pratiques | publié le : 30.11.2010 | LAURENT POILLOT

La collectivité s’est équipée d’un logiciel de gestion des temps couplé à un procédé biométrique. Objectif : rationaliser l’affectation des effectifs et maîtriser les heures supplémentaires.

Villeneuve-le-Roi (94), 18 500 habitants, est l’une des premières collectivités à s’être équipée d’un procédé biométrique arbitrant la gestion des temps de ses 500 agents territoriaux. Chaque matin, l’agent saisit son code utilisateur, le valide et pose la main sur un panneau à cristaux liquides qui va lire le contour de deux doigts. Un écran lui délivre en retour son solde horaire de temps de travail. Le système a été interconnecté pour pouvoir badger, débadger et lire son relevé de situation sur les 34 bornes réparties sur autant de sites en ville : écoles, équipements sportifs, bâtiments administratifs… L’information est suivie par près de 50 utilisateurs, chefs de service et RH.

Une multitude de services à gérer

La commune a confié ce dispositif dès 2009 à Incotec, l’éditeur et intégrateur du logiciel Incovar. « Nous avons acheté une solution globale, explique Omar Kaidi, adjoint à l’économie, par ailleurs dirigeant de deux SSII. Le logiciel est couplé aux 34 bornes ainsi qu’à une interface web permettant de faire sa demande de congés ou d’absence à distance, depuis un poste informatique. Nous voulions obtenir un gain de temps et une facilité de gestion, pour que les chefs de service puissent ajuster leurs plannings. Nos collectivités ont la même problématique : gérer une multitude de services et de compétences transversales, sur un territoire étendu. »

Système conforme pour la Cnil

Le système biométrique permet de se passer d’objets comme une clé ou un badge. Mais le risque intrusif du procédé lui a été reproché par la CGT, qui a saisi début 2010 la Cnil pour venir le contrôler. « Nous ne stockons pas d’empreintes digitales, répond Omar Kaidi. Notre système était d’emblée conforme aux prescriptions de la Cnil, qui nous l’a confirmé. »

La commune a dépensé 300 000 euros pour intégrer le logiciel et payer les terminaux, pour les formations associées, ainsi que pour les dépenses sur ses propres infrastructures. Après un test dans trois services à l’automne 2009, le dispositif aurait dû être généralisé en janvier 2010. Mais la techni-que n’a pas été de la partie. Surtout les caméras optiques : « Leurs niveaux de résolution étaient supérieurs à ceux prévus au départ », déplore Omar Kaidi.

Moyennant quoi, Incotec a dû remplacer les bornes au début de l’année. Puis réintervenir pour corriger des anomalies de reconnaissance avec certains agents. « Le système ne fonctionne pas partout, clame Barthélémy Piera, secrétaire général CGT. Il est mal vécu par les agents, et tout le monde ne pointe pas. Certaines badgeuses ne sont pas accessibles aux agents les plus matinaux. »

Ces problèmes sont résolus, affirme au contraire Omar Kaidi : « Nous avons redéployé des agents et déplacé des tâches vers des sites qui en avaient besoin. Dans les métiers d’entretien, nous avons gagné 6 postes sur 25. » Autre conséquence : le contrôle des heures supplémentaires au sein des équipes mobiles ou en horaires atypiques. « Il ne sera plus possible d’avoir à la fois un temps de présence débiteur et un nombre d’heures supplémentaires élevé », souligne l’élu. La collectivité vient opportunément de mettre en place un accord d’annualisation du temps de travail pour les services des sports et des cérémonies.

Auteur

  • LAURENT POILLOT