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Les pratiques

La mobilité temporaire, parade anticrise de Terreal

Les pratiques | publié le : 30.11.2010 | C. L.

Pour faire face à la sous-activité frappant quelques-uns de ses sites et ateliers, le groupe a inauguré des transferts internes temporaires. Une application concrète et inattendue d’une nouvelle culture maison initiée dans un accord GPEC, signé avant la crise.

L’année dernière, alors que le fabricant de tuiles et de briques Terreal est frappé de plein fouet par la crise, son président, Hervé Gastinel, passe un pacte social avec les salariés, qui l’engage à éviter les suppressions d’emploi et le chômage partiel. Un an plus tard, la promesse a été tenue : aucun licenciement économique n’est à déplorer. Ce bilan satisfaisant est notamment à mettre au crédit d’un dispositif de mobilités temporaires intra et intersites, toujours d’actualité en 2010 et sans doute au-delà. Car « cette solution a été positive tant pour gérer une sous-activité non uniforme dans le groupe que pour créer rencontres et échanges d’expériences entre les salariés », résume Stéphane Fayol, directeur des relations et des ressources humaines (DRRH).

Harmonisation préalable

Ces mouvements ont tout d’abord été réalisés entre ateliers d’une même usine. Au total, 9 sites ont été ou sont encore concernés. Ces passerelles, jusqu’alors inexistantes, ont été facilitées après l’harmonisation des cycles et des horaires de travail de l’ensemble des ateliers. Des opérateurs de production et des conducteurs d’installation sont donc transférés, parfois d’une semaine à l’autre, vers un autre atelier que le leur, en fonction des besoins. « Jusqu’à 70 % de l’effectif des établissements concernés ont pu faire l’objet d’un transfert d’activité en 2009 », estime Stéphane Fayol.

Sur les bassins d’emplois comptant plusieurs usines, des déplacements de salariés ou d’équipes sont organisés entre établissements, sur deux à trois semaines, voire plus. « Comme pour les mobilités intrasites, les mouvements s’opèrent après que les services de planification, en coordination avec les directions opérationnelles, ont déterminé les ateliers en perte d’activité, l’équipe RH assurant la logistique des déplacements. La plupart se font sur poste équivalent, mais sur un outil de fabrication et un produit différents », décrit le DRRH. C’est pourquoi certaines formations de trois ou quatre jours, assurées par des techniciens des process, se révèlent parfois nécessaires. Une cinquantaine de salariés ont ainsi fait l’expérience d’un nouveau lieu de travail en 2009. Un peu moins cette année. « Globalement, ces dispositifs sont bien perçus, même si la distance entre les sites en refroidit certains », a constaté Laurent Delias, délégué syndical central CGT.

Aide des syndicats

Stéphane Fayol, qui salue l’aide des syndicats à la compréhension du dispositif, met cette réussite au crédit de l’accord GPEC signé en 2008, qui « a préparé les salariés à s’intégrer dans une logique d’évolution professionnelle ». Sous son impulsion, les mobilités, tant fonctionnelles que géographiques, proches de zéro avant l’accord, se chiffraient à 138 fin 2009, dont 98 concernaient des non-cadres.

Auteur

  • C. L.