La 14^e Semaine pour l’emploi des personnes handicapées vise à favoriser leur recrutement dans les secteurs public et privé. Elle est coordonnée par l’Agefiph(1), le FIPHFP(2) et L’Adapt(3). Des centaines d’événements “emploi” se dérouleront partout en France, en partenariat avec Pôle emploi, les Cap emploi, des entreprises, des branches professionnelles, des collectivités locales : forums emploi, portes ouvertes de centres de formation, tables rondes, ateliers de recherche d’emploi et de coaching…(4).

« Moins que le handicap, c’est la distance à l’emploi (chômage de longue durée, âge, faible qualification, etc.) qui rend l’insertion sur le marché du travail aléatoire », analyse Jean-Marie Faure, président de l’Agefiph, faisant la synthèse d’une étude réalisée par TNS-Sofres, pour l’Agefiph, le FIPHFP et l’Adapt à l’occasion de cette 14^e semaine pour l’emploi des personnes handicapées. L’étude conclut en effet que « si la formation est une condition favorisante, elle n’est pas suffisante pour accéder à l’emploi. Le principal frein est le cumul des désavantages (âge et milieu socioprofessionnel) et les principaux leviers de réussite sont l’existence d’un projet professionnel clairement défini et l’accompagnement en amont et en aval. »

Des conditions auxquelles répond par exemple la démarche engagée par Alcatel-Lucent, qui veut cibler des actions de formation faisant intervenir des établissements d’enseignement supérieur partenaires (lire ci-contre).

Les chiffres sont éloquents : 38 % des personnes handicapées en recherche d’emploi ont plus de 50 ans, contre 28 % dans l’ensemble de la population ; 79 % d’entre elles ont un niveau inférieur au bac, contre 59 % pour l’ensemble des demandeurs d’emploi. Et 53 % sont des chômeurs de longue durée supérieure à un an, alors que ce chiffre est de 37 % pour l’ensemble des demandeurs d’emploi.

Autre enseignement de l’étude : l’accès à la formation professionnelle est unanimement apprécié par les personnes handicapées en ayant bénéficié. Les acquis de la formation sont jugés profitables dans leur emploi par 61 % ; 77 % estiment que la formation reçue est utile dans le cadre de la recherche d’emploi ; 55 % de ceux qui ont trouvé un emploi pensent que la formation y a contribué.

Toutefois, ce sont les personnes qui ont réussi à construire un projet professionnel clair qui s’insèrent le mieux dans le monde du travail. A contrario, les autres attendent davantage de prise en charge des institutions. L’accompagnement par celles-ci autour de l’orientation et du projet d’emploi s’avère donc primordial pour cibler les objectifs des bénéficiaires, qui ne cherchent pas tous à se réinsérer immédiatement dans l’emploi. Ce sera l’un des enjeux de cette semaine consacrée au handicap.

« En 2009, lors de la 13^e semaine, plus de 10 000 personnes handicapées et 5 000 entreprises ont témoigné de leur forte implication pour faire bouger l’emploi des personnes handicapées en France, résument les promoteurs de la semaine. Il faut faire encore mieux en 2010. »