Dirigé par Anne Dhoquois, Autrement, 272 pages, 15 euros.

Les jeunes, tous horizons confondus, sont loin d’être aussi désinvoltes qu’on le prétend face à l’emploi et aux conditions de leur cadre de travail. ils semblent au contraire singulièrement impliqués dans leur vie professionnelle. Pour eux comme pour leurs aînés, le travail reste d’autant plus important qu’il s’agit d’une denrée rare. S’il fallait faire une distinction entre cette génération et la précédente, elle se situerait justement dans cette implication. Quel que soit leur niveau d’étude et le poste auquel ils aspirent, les jeunes veulent pouvoir trouver, voire mettre du sens au travail. A l’entreprise de s’accommoder de ce qui, parfois, peut paraître un excès de motivation et, a contrario, un désintérêt pour ce qui ne fait pas sens.

L’atout principal de l’enquête sur le premier emploi présentée par Anne Dhoquois, journaliste, est non seulement de balayer les préjugés concernant le rapport des jeunes générations à l’emploi, mais surtout de renverser le sens de la charge : les entreprises sont les principales responsables du divorce entre les jeunes et le monde professionnel, faute de savoir intégrer comme il le faudrait une population qui, tout compte fait, répond largement aux critères de performance qu’elles mettent en avant. Le parcours des jeunes vers l’emploi est souvent une galère, mais leur intégration se joue aussi, pour eux, sur un champ de bataille qu’il conviendrait à tout le moins de déminer.