Comment sécuriser les parcours professionnels face aux mutations économiques ? A Roissy, la réponse apportée par le GIP Emploi* prend la forme d’une plate-forme de services, baptisée Step, destinée aux salariés précaires de la zone aéroportuaire – CDD, intérim, ou CDI menacés. Ouverte depuis le 15 septembre, elle rassemble des conseillers détachés par l’Afpa et le Fongecif afin d’apporter une réponse globale aux salariés et d’accompagner leur maintien dans l’emploi.

L’activité économique sur la zone aéroportuaire est marquée par des effets de saisonnalité, par une crise du transport aérien, par une présence forte de TPE et PME et par de nombreux postes aux horaires décalés. « Il existe beaucoup ­d’emplois faiblement qualifiés, et notre objectif est de faciliter des évolutions de carrière à travers l’acquisition de compétences ou par la mobilité entre branches, explique Daniel Jaecklé, responsable du GIP Emploi.? Il y a depuis longtemps un enjeu à mieux organiser les mobilités intersectorielles sur cette zone. »

La plate-forme Step, en phase d’expérimentation, propose d’accompagner 150 salariés pendant six mois. « Nous aidons les personnes à repérer leurs compétences transférables sur la zone, à identifier leurs besoins de formation ou à imaginer une reconversion en fonction des emplois à pourvoir sur Roissy », explique Nicolas Rivier, responsable de la plate-forme.

Les salariés bénéficient au moins une fois par mois d’un entretien de coaching individuel avec un conseiller qui les aide à prioriser leurs démarches et à trouver les bons interlocuteurs. Ils peuvent participer à des ateliers collectifs sur la recherche d’emploi, le projet professionnel, les possibilités de formation. Les conseillers accompagnent les salariés dans leurs demandes de CIF, de VAE ou de bilan de compétences.

Douze salariés se sont déjà inscrits dans le dispositif. « Nous avons par exemple un agent d’escale qui souhaite évoluer car son métier est appelé à se transformer, explique Nicolas Rivier, mais aussi des intérimaires qui voient leur missions s’espacer du fait de la crise et qui souhaitent trouver une activité pérenne, ou encore une salariée en CDI dont l’emploi vient d’être délocalisé pendant son congé parental et qui veut rester sur la zone de Roissy. »

Cette action est financée par le conseil régional, l’Etat, le Fongecif et le GIP Emploi de Roissy. Les entreprises de la zone sont représentées dans le GIP Emploi par le biais de leur syndicat professionnel ; Aéroports de Paris (ADP) y est administrateur permanent : « Nous participons activement à cette réflexion et investissons dans le GIP Emploi à hauteur de 70 000 euros par an, indique Martine Vachoux, chef du service coopération économique et sociale d’ADP. Il est dans notre intérêt de développer l’emploi sur la zone et d’en faire bénéficier les riverains. »

« En parallèle de ce service aux salariés, le GIP Emploi de Roissy réfléchit à une offre de services aux entreprises, notamment aux TPE et PME, pour favoriser la GPEC territoriale et les aider à mieux s’adapter aux mutations économiques », ajoute Daniel Jaecklé.