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Un mandat syndical se paie cher… sur la fiche de salaire

L’actualité | publié le : 02.11.2010 | E. F.

Les délégués syndicaux subissent une discrimination salariale de 10 %, démontre une étude de l’Ecole d’économie de Paris.

A partir des données publiques du ministère du Travail, Thomas Breda, doctorant à l’Ecole d’économie de Paris, a pour la première fois comparé les salaires des mandatés syndicaux, des syndiqués non mandatés et de non-syndiqués. Les résultats de son travail, publiés récemment dans une étude intitulée “Are union representatives badly paid ? Evidence from France”, démontrent que les mandatés perçoivent un salaire inférieur d’environ 10 % à celui de leurs collègues non syndiqués ou adhérents sans mandat, ces derniers bénéficiant même d’un léger avantage.

La productivité des mandatés n’est pas en cause, démontre Thomas Breda. En effet, à niveau de décharge égal, seuls les délégués ayant de l’ancienneté subissent une baisse. Par ailleurs, l’écart varie en fonction du syndicat d’appartenance. Il est de 20 % pour un délégué CGT (syndicat réputé “agressif”), et de 10 % pour un délégué CFDT. Un délégué FO ne subit pas d’écart.

Une carrière professionnelle entravée

A partir de cette étude empirique, Thomas Breda, qui se place dans la perspective utilitariste de l’économiste des années 1960 Mancur Olson, valide deux hypothèses. S’il y a si peu de salariés qui prennent un mandat – 1 sur 125 – malgré les avantages qu’ils peuvent individuellement en tirer (accès à l’information, consultation, protection, décharge de travail, reconnaissance sociale…), c’est parce que la discrimination qu’ils subissent et le renoncement à leur carrière professionnelle rendent cette décision plus difficile.

Par ailleurs, entre acheter les délégués pour obtenir la paix sociale et pratiquer la discrimination à leur encontre en vue de décourager l’action collective, les employeurs optent pour la deuxième solution.

Auteur

  • E. F.