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L’actualité

Ce qu’attendent les femmes de l’entreprise

L’actualité | publié le : 02.11.2010 | EMMANUEL FRANCK

Une étude de la Cegos croise les regards de salariées et de DRH sur la question des femmes au travail, et constate des divergences.

Afin de cerner les attentes des femmes face au travail et de connaître les réponses des entreprises, la Cegos a interrogé 900 femmes et 166 DRH au mois de septembre. Plus de la moitié d’entre elles (58 %) déclarent être ou avoir été confrontées à des difficultés pour concilier leurs vies professionnelle et personnelle.

L’étude, rendue publique le 27 octobre, fait apparaître que les difficultés que rencontrent les femmes sont d’abord liées aux enfants, qu’il s’agisse de la maternité (37 %), du temps qu’elles leur consacrent (33 %) ou du retour de maternité (28 %). Les ouvrières s’estiment les plus pénalisées, davantage que les techniciennes et que les cadres. Les « préjugés des hommes » n’apparaissent qu’en 5e position (23 %). Un quart des femmes déclarent ne rencontrer aucun frein.

Les DRH sont bien conscients de ces difficultés : comme les femmes, ils diagnostiquent que le principal problème que rencontrent ces dernières pour équilibrer leurs temps de vie est l’étendue des horaires de travail, devant la gestion des plannings de réunions et de déplacements. En revanche, les DRH minimisent les difficultés relatives aux imprévus, aux urgences et aux astreintes.

Le problème est qu’à partir de ce diagnostic relativement concordant, les femmes et les DRH ne tirent pas les mêmes conclusions.

Les premières pensent qu’une meilleure conciliation des temps passe par des aménagements liés aux enfants : doublement des congés pour enfant malade (68 %); garde d’enfants (64 %) et aménagement de l’emploi du temps lors de la rentrée scolaire (62 %). D’abord préoccupés à regagner du temps professionnel, les DRH aménagent l’emploi du temps lors de la rentrée (55 %) et prennent en compte les contraintes familiales pour les déplacements et les réunions (45 % et 48 %). En revanche, ils mettent plus rarement en place la garde d’enfants (35 %) et doublent encore plus rarement les congés pour enfant malade (13 %).

Temps partiel subi

Le décalage est encore plus frappant sur la question du temps partiel : 86 % des DRH – contre 57 % des femmes – estiment qu’il est choisi plus que subi. Enfin, quand 64 % des DRH pensent qu’une femme travaille à temps partiel pour garder ses enfants, seules 42 % des femmes sont de cet avis.

Selon les DRH, les obligations légales produisent peu d’effets

→ Par rapport aux pratiques habituelles des entreprises, les DRH interrogés par la Cegos sont plutôt respectueux de leurs obligations en matière d’égalité professionnelle : 81 % déclarent avoir établi un rapport de situation comparée ; 58 % avoir signé un accord d’égalité professionnelle ; et 52 % avoir négocié sur les écarts de rémunération.

→ Les deux tiers des accords prévoient de vérifier que les augmentations de salaires, les promotions… bénéficient autant aux hommes qu’aux femmes ; 47 % d’analyser la situation des femmes de plus de 45 ans ; 45 % de mettre en place des actions pour favoriser les équilibres de vie, et 43 % de dédier une enveloppe à la réduction des écarts.

→ Or, malgré cela, seuls 38 % des DRH pensent que les écarts de rémunération tendent à diminuer.

Auteur

  • EMMANUEL FRANCK