Aujourd’hui, le profil du leader héroïque qui mène seul le changement et porte son groupe vers le succès tend à décliner. Quand il s’agit de réinventer en profondeur nos modèles, les solutions ne peuvent plus venir d’un seul homme, aussi doué soit-il. De nouvelles pratiques apparaissent donc, qui témoignent de ce besoin de penser et agir ensemble autrement.
Le leader nouvelle génération aime la simplicité et la vérité.Il écoute beaucoup, afin de se représenter la réalité la plus complète. Le meilleur moyen de voir au-delà de son “angle mort” personnel est de considérer les façons de penser de ceux qui nous dérangent ou qui raisonnent différemment. Que disent ces personnes sur la part de réalité que l’on ne voit pas ou que l’on évite de prendre en compte ? Savoir écouter tous les points de vue, sans les juger a priori, donne une grande force.
Les pratiques modernes de leadership sont également collaboratives. Vous l’avez sans doute remarqué, les meilleurs résultats sont obtenus quand on partage sa vision, ses intentions, ses objectifs, et que l’on fait participer son entourage ou ses collaborateurs à la construction des solutions. On le sait, la période actuelle n’est pas simple, mais les personnes sont généralement d’accord pour retrousser leurs manches, dès que la transparence, le respect mutuel, la confiance et la clarté des priorités permettent une action commune efficace. Les leaders sont donc de plus en plus authentiques et communicants : ils partagent leur lecture des situations, engagent le dialogue, font confiance à leurs équipes pour résoudre les problèmes que l’on a analysés ensemble avec lucidité et détermination.
De plus en plus de leaders acceptent aussi de ne pas être les seuls porteurs d’un projet ou d’une initiative. Ils sont adeptes du coleadership ou du leadership partagé. La complexité des situations d’entreprise fait que les solutions relèvent rarement d’un seul service. Il faut donc que les directeurs et managers collaborent avec ouverture et dynamisme pour innover ou mettre en place des actions efficaces. L’esprit “open source” en quelque sorte : on ne possède pas un droit sur un territoire, on fait avancer ensemble un projet collectif. On n’essaie pas de briller plus que le voisin ni de s’octroyer les succès, on est centré sur le résultat, la performance finale étant la meilleure gratification.
Tendance complémentaire : chacun est appelé à devenir leader dans son domaine d’action, c’est la condition du succès dans un monde rapide et changeant. Ce n’est pas réservé au manager. Sur un gros paquebot, il faut un capitaine qui prend les décisions, sur des voiliers qui se dirigent de façon rapide et agile dans la même direction, chacun est acteur, à la barre de son bateau. On se donne des repères, bien sûr, pour avancer ensemble : objectifs, règles partagées, valeurs communes, droits et devoirs de chacun. On ne construit pas un collectif avec uniquement de l’obéissance au chef ou de la liberté individuelle.
Enfin, le leader nouvelle génération est chaleureux. Il n’a pas peur de montrer ses émotions et sa sensibilité, le cœur ouvre bien des portes. Mais il sait aussi faire preuve de détermination et de courage, pour incarner solidement ses valeurs et continuer à diffuser autour de lui cet état d’esprit positif qui permet à chacun de travailler avec plaisir et sérénité.
Meryem Le Saget est conseil en entreprise à Paris. <
