Ces dernières années, la condition des femmes au travail a progressé en même temps que les mentalités : des députés conçoivent enfin légitime que 20 % de femmes, puis 40 % dans quelques années (mais pas 50 %!) puissent faire partie d’un conseil d’administration ou de surveillance d’une grande entreprise. Aujourd’hui, seules 12 % occupent un poste d’administratrice dans les 56 entreprises les plus capitalisées (contre 7,6 % en 2008).

Ces rares femmes ont réussi à briser l’épais “plafond de verre” en passant d’abord par le management supérieur. Une prouesse ! Bien sûr, parmi elles, certaines ont une longue expérience dans leur entreprise, d’autres sont des héritières formées aux grandes écoles… mais elles ne sont pas légion. Pour atteindre les quotas prévus dans la loi et assurer la féminisation de la gouvernance du CAC 40 au moins, il faudra bien que les DRH poussent les jeunes femmes vers les sommets.

L’exercice n’est pas si simple, de nombreux obstacles restent à lever : les femmes sont-elles assez nombreuses à Polytechnique, dans la finance, l’industrie… ? Le culte du présentéisme, en France, est bien ancré : sont-elles prêtes à sacrifier leur vie personnelle pour adopter des rythmes de travail très masculins ? Accepteront-elles la mobilité internationale qui permet de prendre davantage de responsabilités ? Fréquentent-elles les “bons” réseaux pour se faire reconnaître ?

Peut-être reste-t-il aux gestionnaires de carrière à inventer d’autres voies de promotion pour les femmes que celles déjà tracées par et pour les hommes.