Actes du colloque de 2010, Société française de coaching, 290 pages, 28 euros.

Très sollicités depuis l’apparition des nouvelles formes d’organisation du travail fondées sur l’autonomie et la mise en concurrence des travailleurs entre eux, les coachs connaissent à peu près tous les secrets d’alcôve du travail.

Tenus individuellement par le secret professionnel, rien ne les empêche de soutenir une parole collective. Le colloque de la Société française de coaching, qui s’est tenu au printemps 2010, a été l’occasion pour les coachs de s’exprimer non seulement sur leur métier mais aussi sur les sujets qu’ils sont amenés à rencontrer au travail et, partant, sur le travail lui-même.

Fort logiquement, les actes de ce colloque font état des évolutions du travail et des différents usages du coaching, mais, surtout, ils mettent en exergue un certain nombre d’idées ou de concepts essentiels pour comprendre ce qui s’est passé ces dernières années dans le monde du travail et dans la société. C’est ainsi qu’ils pointent du doigt la recrudescence du stress et, plus généralement, du mal-être au travail comme le symptôme d’un malaise qui affecte la société dans son ensemble. Ils reviennent sur les notions de pouvoir, d’autorité, de performance, voire sur la question de savoir si le travail est une valeur ou pas pour les individus.

L’intérêt de l’ouvrage réside non seulement dans la révélation de l’envers psy du décor organisationnel, mais dans la confrontation – dans la friction, serait-on tenté de dire – de propos de coachs avec ceux de philosophes, de sociologues, de juristes qui, tous, à un titre ou à un autre, côtoient de près l’entreprise.