Déménager ou simplement réaménager l’espace de travail, réorganiser, introduire un nouveau logiciel ou une nouvelle messagerie, refondre un dispositif d’évaluation des salariés, modifier la structure des rémunérations des commerciaux, etc. sont autant de prérogatives des directions d’entreprise que personne ne conteste… à condition qu’elles se déroulent sans dommages pour la santé des salariés. Or, sur ce point, de sérieux progrès restent à accomplir.

La multiplication des cas de suicides et plus généralement des situations de mal-être au travail ont poussé les CHSCT à ordonner de plus en plus d’expertises avant toute modification des conditions de travail. Il fallait bien un contre-pouvoir pour préserver la santé des salariés qui, malgré les progrès de l’ergonomie des postes, continue de se dégrader dans l’entreprise.

Le CHSCT, instance qui fêtera en 2012 ses 30 ans d’existence, a donc vu ses missions s’élargir à la prévention des risques psychosociaux. Soutenu par les juges et des experts, il joue aujourd’hui un rôle majeur. Au-delà de la simple consultation, le CHSCT a un réel pouvoir d’ingérence et d’investigation que les employeurs, s’ils veulent éviter les contentieux, ne peuvent plus négliger. Les responsables syndicaux ne s’y sont pas trompés en investissant davantage ces mandats.