François Regniault, Jean-Claude Gawsewitch Editeur, 252 pages, 17,90 euros.

La fin des monopoles publics touche aujourd’hui la SNCF, à l’heure où l’entreprise rencontre de grosses difficultés avec son secteur fret. Les contraintes qui encadrent l’activité ferroviaire en France sont multiples et souvent contradictoires. Au plan économique, il s’agit d’assurer la pérennité et la compétitivité de l’entreprise face à la Deutsche Bahn, son principal concurrent européen, dont la santé est florissante. Au plan de l’aménagement du territoire, il s’agit de continuer d’assurer, selon le terme consacré, la continuité du service public.

Quant au volet social, des milliers d’emplois sont en jeu. La SNCF en compte en France 230 000, dont certains pourraient se trouver menacés en cas de repli de l’entreprise. François Regniault s’interroge sur la viabilité économique de la modernisation du secteur fret. Derrière cette question se pose aussi celle de la convergence entre la modification des métiers des cheminots impliqués par ce projet et la culture de l’entreprise, voire la culture syndicale. Car les repères ont bougé, la CGT, premier syndicat du groupe, elle aussi, a changé.

Les efforts récents de la direction pour convaincre toutes les parties prenantes peuvent-ils vraiment embrayer sur une rénovation efficace de l’organisation susceptible de sauver la SNCF ? De la réponse à cette question dépend certainement l’avenir tant de l’entreprise que de ses salariés. A n’en pas douter, les arbitrages entre les intérêts des salariés, des usagers et de l’Etat, c’est-à-dire du contribuable, tiendront de la haute voltige.

François Regniault, après avoir été journaliste économique, est conseiller auprès de la direction de la SNCF.