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La POE en phase de lancement

Enquête | publié le : 28.09.2010 | V. G.-M.

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La POE en phase de lancement

Crédit photo V. G.-M.

La préparation opérationnelle à l’emploi (POE) permet de former préalablement à son embauche un demandeur d’emploi choisi par une entreprise. Le processus de mise en œuvre est calé et Pôle emploi s’apprête à signer les premières conventions avec les Opca.

« La préparation opérationnelle à l’emploi est un outil attendu par tous », assure Marc Picquette, directeur de l’orientation et de la formation de Pôle emploi. Cela tombe bien, puisqu’elle ­devrait être opérationnelle en octobre. Le Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP), Pôle emploi et l’Etat ont conclu une convention-cadre à la fin de cet été ; deux délibérations de Pôle emploi visant à articuler la POE et l’AFPR (action de formation préalable au recrutement, le dispositif presque jumeau de Pôle emploi) ont été publiées en juillet(1). Et Pôle emploi s’apprête à signer les premières conventions nationales avec les Opca qui participeront à la mise en œuvre de la POE.

Deux dispositifs

Marc Picquette rappelle l’une des « différences génétiques » entre ces deux dispositifs : « La POE est une aide au finan­cement d’une formation en anticipation d’un recrutement d’un demandeur d’emploi sur un contrat de travail d’une durée supérieure ou égale à douze mois, d’un CDI ou d’un contrat de professionnalisation à durée indéterminée ; elle peut être cofinancée par un Opca, à la différence de l’AFPR. » Cette dernière est également une aide destinée à financer une formation préalable à l’embauche d’un demandeur d’emploi dans le cadre d’un CDD compris entre six et douze mois, d’une mission d’intérim d’au moins six mois au cours des neuf mois suivant la fin de la formation, ou d’un contrat de professionnalisation à durée déterminée.

Répondre aux besoins avec du sur-mesure

Pour les partenaires sociaux créateurs de la POE dans l’ANI (accord national interprofessionnel) du 5 octobre 2009, reprise par la loi du 24 novembre 2009, cette mesure se distingue de l’AFPR car elle vise avant tout à répondre par du sur-mesure aux besoins de l’entreprise : « La POE part du besoin de la PME qui ne dispose pas toujours des moyens en interne lui permettant de trouver les compétences qui lui manquent. L’Opca est là pour l’épauler », explique Jean-Michel Pottier, président de la commission formation de la CGPME, dont la POE était l’une des propositions phares lors des négociations formation.

Pour Michel Geiser, directeur général du Fafih, l’Opca de l’hôtellerie-restauration(2), la POE « permet aux Opca de s’investir officiellement dans la formation des demandeurs d’emploi » et dans leur prérecrutement, « même si, dans les faits, ces actions s’effectuaient déjà avec l’ANPE depuis le milieu des années 1970 ». Le Fafih sera l’un des premiers Opca à signer avec Pôle emploi un accord de mise en œuvre de la POE pour des stages qualifiants (CQP-IH, certificats de qualification professionnelle de l’industrie hôtelière) ou préqualifiants, préalables à une embauche. Ce secteur voit dans la POE un moyen de pallier la pénurie de main-d’œuvre (le besoin annuel est évalué à 55 000 nouveaux professionnels) et d’attirer les jeunes.

Partenariats facilités entre les Opca, le FPSPP et Pôle emploi

Le Fafih va d’ailleurs engager une expérimentation de la POE avec le réseau des missions locales en vue de sa généralisation au printemps 2010. Michel Geiser reconnaît un autre atout à la POE, celui de faciliter les partenariats entre les Opca, le FPSPP et Pôle emploi : « La philosophie de la réforme de la formation professionnelle n’est-elle pas de faire converger une partie des fonds vers les demandeurs d’emploi ? » remarque-t-il.

(1) Délibérations n° 2010/40 et 41 du 9 juillet 2010 (BOPE n° 2010-52)

(2) 95 000 entreprises, dont 87 000 employant moins de 10 salariés ; 616 000 salariés formés en 2009.

Auteur

  • V. G.-M.